
Après une forte progression des marchés actions début 2011, les investisseurs sont rattrapés par les incertitudes actuelles et semblent prendre leurs bénéfices. Il y a en effet plusieurs facteurs de risques comme les conflits dans le monde arabe, la forte hausse des matières premières, l'accroissement des dettes des Etats, le retour de l'inflation ou encore les fluctuations des changes.
Pays émergents, toujours attractifs. Pour Bertrand Lamielle, les pays émergents présentent de fortes croissances et même affectés par la crise, ces pays restent à un niveau supérieur à celui des pays de l'OCDE. La stratégie de gestion de B*Capital est de rechercher des pays à forte croissance tout en restant sélectif. "Nous ne faisons pas d'achat en bloc", résume t-il en faisant référence aux divers concepts à la mode (NPI, BRIC, CIVETS). Concernant les tensions géopolitiques, le gérant estime qu'il peut être intéressant de suivre certaines valeurs pétrolières sur le court terme ou à plus long terme, des valeurs du secteur de la consommation qui vont bénéficier de l'amélioration du niveau de vie moyen dans ces pays.
Matières premières en hausse. Avec l'augmentation de la population mondiale, notamment en Chine et en Inde, la demande en matières premières reste très tendue. Parallèlement, l'offre subit de plein fouet les aléas climatiques (sécheresse en Russie et inondations en Australie en 2010) et l'instabilité géopolitique. Ce phénomène est donc très favorable à une progression du prix des matières premières, que ce soit le pétrole ou les denrées alimentaires. Dans ce contexte, le gérant de B*Capital recommande d'investir sur des secteurs liés à la chimie, à l'agriculture, ainsi qu'au secteur pétrolier et parapétrolier. Par exemple, il conseille une valeur comme K+S, spécialiste allemand de la potasse, matière de base pour l'enrichissement des terres de culture.
"Acheter au son du canon, vendre au son du violon". Tout est dit. Dans cette période de crise où les facteurs de risque se multiplient, il faut savoir garder le cap en investissant de manière sélective sur des actifs plus risqués comme les actions ou les obligations à haut rendement, estime le gérant de B*Capital. Il recommande également d'investir sur le secteur financier, mais de manière opportuniste, après un parcours chaotique de ces valeurs, ou encore sur des sociétés ou des secteurs pouvant jouer avec leur politique de change, comme le secteur du luxe par exemple.
Trois questions à Bertrand Lamielle, directeur de la gestion de B*Capital :
Lucie Morlot.