
Le géant mondial du luxe LVMH veut être un actionnaire pacifique mais non passif, ni activiste, a-t-il indiqué.
Un actionnaire pacifique. Bernard Arnault, président-directeur général de LVMH, l’a martelé tout au long de sa conférence de presse pour la publication des résultats annuels : « LVMH ne se désengagera pas de Hermès ». La messe est dite. En effet, le leader de mondial du luxe est monté, à la surprise générale, au capital du groupe Hermès à hauteur de 20% et souhaite accompagner le management. « Je comprends que les actionnaires de hermès aient été surpris de nous voir arriver au capital. Nous l’avons été également », s’est amusé le PDG. En effet, LVMH est monté au capital du groupe Hermès suite à l’achat de produits comme des equity swaps, permettant de ne pas déclarer les franchissements de seuils. Bernard Arnault a souligné la complexité de ces opérations réalisées par des banques d’investissement.
Différence de cultures. Ce dernier s’est dit, par ailleurs, très content d’être actionnaire de Hermès. L’ambition de LVMH, a-t-il rappelé, est de soutenir les actionnaires familiaux ainsi que le management. « Nous voulons avoir des relations constructives » a-t-il avancé, ajoutant que LVMH pouvait « leur apporter des avantages, sans autre contrepartie que d’être présent en tant qu’actionnaire ». En revanche, LVMH ne contentera pas d’être un actionnaire passif. « Nous souhaitons garantir la pérennité d’une marque comme Hermès dans le système de concurrence actuel, et pensons que LVMH peut être le garant d’une culture à long terme comme celle d’Hermès ». Interrogé sur les différences de cultures entre le groupe familial à tradition artisanale et le leader mondial du luxe (spécialisé dans la mode, la maroquinerie, le vin, l’horlogerie, les parfums avec des marques comme Louis Vuitton, Veuve Clicquot, Christian Dior ou encore Tag Heuer, pour n’en citer que quelques-unes), Bernard Arnault a estimé qu’on ne pouvait pas faire de comparaisons. « La culture de Hermès est très différente de celle de LVMH, c’est vrai. On peut avoir des préférences mais on ne peut pas les comparer car les deux sont de grands talents » a-t-il affirmé. Le patron du géant mondial du luxe identifie LMVH à une « constellation et non à une confédération, dans la mesure où chaque société est comme un satellite, opérant de façon indépendante, mais ayant un but commun avec les autres satellites ». « Il y a une forte liberté d’action et une grande différence entre chaque marque », a ajouté le PDG.
Résultats annuels 2010 en forte hausse.
Le groupe LVMH a publié un chiffre d’affaires et un résultat opérationnel records pour l’année 2010. Le patron de célèbres marques comme Moët et Chandon, Dom Pérignon, Hennessy ou encore Château d’Yquem, a qualifié cette année de « grand millésime pour LVMH ». Les ventes ont progressé de 19% et ont dépassé pour la première fois les 20 milliards d’euros. Le résultat opérationnel courant s’est élevé à plus de 4 milliards d’euros, en hausse de 29%. La marge opérationnelle courante a pris 1,6 point et a atteint 21,3% en 2010.
Lucie Morlot.