
Les Notaires de France ont sorti hier leur dernière note de conjoncture immobilière pour le troisième trimestre 2010. Le constat est le même que pour les mois précédents : une hausse des prix et des volumes sur le marché immobilier, et plus particulièrement l’ancien. Toutefois, les notaires apportent une nuance sur les perspectives à venir.
Dynamisme du marché de l’ancien.
Le rapport notarial relève une hausse des prix des appartements anciens de 8,5% au 1er octobre 2010, comparé à l’année précédente. Il en est de même sur les maisons anciennes avec une progression de 8,7%. Les notaires ajoutent même que le marché actuel aurait retrouvé ses niveaux historiques de 2000-2007, période de boom immobilier. Les ventes sont passées de 590 000 en 2009 à près de 800 000 en 2010. Ce phénomène s’explique, selon les notaires, par l’attrait spéculatif de l’immobilier, apparaissant comme étant un investissement plus rentable et sécurisant que les autres classes d’actifs (actions, obligations,…). Ce regain d’intérêt pour l’immobilier a créé du coup un violent rattrapage des prix sur l’ancien. Pour preuve, les chiffres entre 2009 et 2010. Les notaires relèvent que Paris et l’Ile de France ont connu un « véritable revirement » en seulement une année. Ils notent « des niveaux de prix en baisse de -7,2% et -7,5% pour la Capitale et la région francilienne au 1er octobre 2009 » contre une hausse de respectivement 13,8% et 12,2% au 1er octobre 2010. Outre Paris, ce constat se vérifie également sur l’ensemble de la métropole. Notons pour exemple la hausse des prix à Lyon (+7,9% au 1er octobre 2010 contre -3,3% au 1er octobre 2009). Le marché du neuf, quant à lui, ne connait pas le même scénario. Les hausses sont en effet plus disparates. Les notaires soulignent que la construction de logement neuf s’est accrue sur la période, enregistrant une croissance de 20% par rapport au troisième trimestre 2009. Cette progression se justifie essentiellement par l’attrait des investisseurs pour le dispositif Scellier.
Perspectives 2011 plus modérées.
Au vu des premiers contrats négociés par les notaires sur le début de l’année, il apparait que le premier semestre devrait rester encore très soutenu. « Nous dépasserons au premier trimestre 2011 les 8000 euros/m² en prix moyen sur Paris », écrivent les notaires. Toutefois, cette hausse des prix enregistrée sur la fin 2010 devrait ralentir au second semestre, notent-ils. « Cette projection se justifie par les raisons suivantes : la hausse probable et d’ores et déjà amorcée des taux d’intérêts, l’approche de l’élection présidentielle, qui historiquement est toujours perturbatrice pour le marché immobilier, et la réforme de la fiscalité du patrimoine » peut-on lire dans le rapport. Tout en s’accordant sur la nécessité de la réforme fiscale, les notaires soulignent les possibles conséquences à court terme. « Si la stabilité des règles (d’imposition) est un facteur d’attractivité et permet de garantir un vrai « parcours résidentiel » pour nos concitoyens, leur bouleversement peut entrainer à court terme des prises de positions et comportements erratiques chez certains propriétaires vendeurs, avec risque de diminution temporaire des mises sur le marché, et de tensions sur les prix ». Si 2010 a été l’année des investisseurs, 2011 sera certainement celle des primo-accédants.
Lucie Morlot.
Focus : Le marché de l’immobilier de montagne
Hiver rime avec vacances au ski pour beaucoup de Français. L’engouement pour la montagne ne s’est jamais tari et se vérifie même au niveau de l’achat immobilier. A l’instar du marché parisien et de la côte d’Azur, les stations savoyardes ne connaissent pas la crise. Courchevel demeure la station avec le prix moyen au mètre carré le plus élevé à 8 820 euros, suivie par Meribel à 7 946 euros et Val d’Isère à 7 773 euros. Seule la station du Corbier (Maurienne) à 2 068 euros affiche un prix moyen inférieur à 3 000 euros.