
François-Henri Pinault, fils de l’industriel François Pinault, a réussi en quelques années à se faire un prénom.
Né le 28 mai 1962, François-Henri Pinault a grandi en Bretagne aux côtés de son frère Dominique (avocat) et de sa sœur Laurence (présidente du théâtre Marigny). Contrairement à son père qui arrêta ses études à 16 ans et fit son service militaire en Algérie en 1962, François-Henri est un bon élève qui sortira diplômé de HEC en 1985. De ses études sur le campus de Jouy-en-Josas, celui que l’on nomme désormais « FHP » gardera des amis de longue date. Ceux qui l’accompagnent encore aujourd’hui et font partie de sa garde rapprochée (Jean-François Palus, directeur financier de PPR ; Valérie Hermann, PDG de Yves Saint Laurent, groupe PPR ; ou encore Christophe Cuvillier, PDG de Conforama, groupe PPR ; mais aussi Emmanuel Chain, journaliste, producteur et cogérant d’Eléphant et Cie ; Christophe Chenut, directeur général de L’Equipe,…).
En 1987, il rentre dans le groupe de son père chez Pinault Distribution, filiale spécialisée dans l’importation et la distribution de bois pour y faire ses classes en tant que vendeur tout d’abord. Il gravit néanmoins rapidement les échelons et devient en 1989 directeur général France, puis président en 1990. A partir de 1993, François-Henri prend la présidence de CFAO (ex-Compagnie Française de l’Afrique Occidentale), et devient membre du directoire de Pinault Printemps Redoute. Sa carrière prend alors un véritable tournant lorsqu’en 1997 il occupe la présidence de la Fnac, rachetée par le groupe en 1994. C’est à ce moment que le « fils de » commence à intégrer le milieu de l’establishement à la française et les conseils d’administration. Ce passionné de belles voitures, de belles femmes et de belles montres (sa collection de montres s’élève à plus d’une soixantaine) devient en 2000 directeur général adjoint de PPR en charge des activités internet du groupe.
Trois ans après, le jour pour lequel il était destiné depuis longtemps est enfin arrivé. François Pinault lui laisse les rênes du groupe et le nomme président de la holding Artémis. Cette holding familiale s’occupe de tous les investissements qui ne sont pas directement liés à PPR. Artémis gère notamment des investissements patrimoniaux, comme le précise « FHP », à savoir la société de vente aux enchères Christie’s, le vignoble Château Latour et le journal Le Point. Il y a également des investissements « plus cycliques, tactiques et financiers, notamment dans l’assurance, la presse et l’édition ou bien encore dans l’industrie et dans des fonds vietnamiens », ajoute t-il.
Vingt ans seulement après sa sortie de HEC, à 43 ans, François-Henri devient président du directoire du groupe PPR. C’est alors qu’il va s’atteler à donner une nouvelle dimension au groupe. En 5 ans, le groupe s’est littéralement transformé et se porte plutôt bien : les activités de Gucci et Bottega Veneta sont en pleine croissance, la CFAO a été introduite en Bourse en 2009, le Printemps et YSL Beauté ont été vendus, l’Allemand Puma, racheté en 2007, est la troisième marque mondiale de sport, et la Fnac et Conforma sont en attente de repreneur. Il ne faut pas se fier à l’image un peu Hollywood de ce patron du CAC 40, depuis qu’il a épousé l’actrice mexicaine Salma Hayek. En effet, derrière le regard bleu acier et le sourire à la Paul Newman, François-Henri Pinault est un patron qui aime aller sur le terrain et rencontrer ses équipes. Il est régulièrement en contact direct avec les créateurs et les designers du groupe. Ses ambitions dans le secteur de la mode et du luxe sont loin d’être assouvies. Il disait récemment dans une interview « dans le luxe, le secteur de la mode, maroquinerie et accessoires représente un marché d’environ 70 milliards d’euros à l’échelle de la planète. Es trois premiers acteurs, dont nous faisons partie, pèsent à peine plus de 15 milliards : il y a encore de la place ! ».
Lucie Morlot.