Les grossistes-répartiteurs qui livrent quotidiennement les médicaments aux pharmacies "se débrouillent" pour le moment "tant bien que mal" face à la pénurie de carburant mais ont mis en garde jeudi contre les conséquences d'une poursuite du mouvement.
"A ce stade, on y arrive tant bien que mal, avec des difficultés, mais on y arrive. Mais il faudrait que ça soit vite rétabli, car je crains qu'on ait du mal à passer le week-end. Pour le coup, il y aurait des vraies ruptures" dans l'approvisionnement, a déclaré à l'AFP Emmanuel Déchin, secrétaire général de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP).
"Nous sommes face à deux types de problèmes: des problèmes tout simplement de ravitaillement en essence et des problèmes dus aux blocages d'un certain nombre d'axes dans certaines villes, qui nous empêchent de livrer ou de nous ravitailler en essence", a expliqué M. Déchin.
"En outre, nous faisons parfois appel à des transporteurs pour prendre en charge des flux entre une agence régionale et des petites agences, et les transporteurs sont eux-mêmes très pénalisés en ce moment", a-t-il ajouté.
"Certains laboratoires nous ont prévenus en début de semaine qu'ils ne pourraient pas nous livrer à partir d'aujourd'hui (jeudi) ou demain (vendredi), parce que leurs transporteurs n'étaient pas en mesure de le faire", a-t-il poursuivi.
Les sept grossistes-répartiteurs présents en métropole distribuent chaque jour 6,5 millions de boîtes de médicaments aux plus de 22.000 pharmacies du pays à partir de 183 centres répartis sur le territoire.
Le secrétaire général de la CSRP a en outre regretté les difficultés éprouvées par ses adhérents pour se faire identifier comme "profession de santé" au niveau des préfectures.
"Nos interlocuteurs habituels sont les agences régionales de santé, mais ce ne sont pas elles qui traitent le sujet en ce moment", a-t-il souligné.