Le secrétaire d'Etat chargé de la Fonction publique, Georges Tron, a estimé samedi qu'il n'y avait "pas une progression" du nombre de manifestants, mais "plutôt une légère inflexion", au terme de la troisième journée de manifestations contre les retraites depuis la rentrée.
"On n'a pas une progression de manifestants, on a plutôt une légère inflexion", a expliqué M. Tron à l'AFP.
Et "on n'a pas les mêmes manifestants, ce qui laisse à penser qu'en réalité les personnes qui ont manifesté jusqu'à présent et auxquelles on a adressé les messages, ont plus ou moins compris ce qu'on voulait leur dire", a-t-il ajouté.
Pour le secrétaire d'Etat, "ceux qui sont là aujourd'hui sont plutôt des personnes qui n'avaient pas manifesté jusqu'à présent. Il faut faire la même campagne d'explication à leur égard que ce qu'on a fait à l'égard des autres".
Ainsi, les jeunes et les étudiants, qui n'étaient selon lui "pas très nombreux" dans les manifestations, "doivent comprendre que manifester contre la réforme que l'on fait c'est demander à payer plus d'impôts demain".
Selon M. Tron, "s'il y a des gens nouveaux et moins de gens au total" dans les manifestations, "ça veut dire qu'il y a beaucoup de monde qui était dans la rue jusqu'à présent, du privé ou du public, et qui n'y étaient plus aujourd'hui. Ceux qui étaient sans doute plus intéressés jusqu'à présent au sujet ont compris les réponses qu'on a apportées", a-t-il déclaré.
Il a précisé qu'"à chaque étape du texte (le projet de loi sur les retraites, ndlr), avant comme après les manifestations, il a jusqu'à présent évolué".
"Nous avons beaucoup bougé le texte à l'Assemblée. Au Sénat on a des marges de discussion qui ont déjà été concrétisées en commission des affaires sociales, notamment concernant les travailleurs handicapés, les chômeurs en fin de droit et les travailleurs victimes d'expositions à l'amiante", a précisé M. Tron.
"On aura une vraie discussion (...) sur le profil des femmes au moment de l'âge de l'obtention du taux plein, et sur cette question-là, les sénateurs feront des propositions que le gouvernement, si ces propositions sont raisonnables dans le contexte financier du texte, sera prêt à entendre", a-t-il assuré.
"Chacun est dans son rôle, les syndicats le jouent de façon responsable, le gouvernement le joue de façon responsable, et les parlementaires le joueront au Parlement de façon responsable", a affirmé le secrétaire d'Etat.