Le ministre du Travail Eric Woerth s'est prêté jeudi à un "chat" sur la réforme des retraites, un exercice assez inhabituel qui l'a parfois laissé sans réponse, avant de s'achever par une tirade contre la "peur".
Loin des interviews de journalistes ou des questions de parlementaires, le ministre a été assailli par un flux de demandes très concrètes, au cours de ce "chat" qui s'est déroulé sur le site officiel dédié à la réforme (www.interneto.fr/chat/travail).
"Est-il cohérent, demande une internaute, qu'une femme seule qui élève son enfant doive travailler pendant 40 ans et que des mères de famille qui s'arrètent pour élever leurs enfants puissent bénéficier d'une réduction sachant qu'elles bénéficient déja pendant des années des aides sociales sans parler des réductions d'impôts".
"Je ne sais pas où est la justice... C'est compliqué... Tout ce que je sais, c'est que la personne qui a décidé de continuer à travailler, c'est logique qu'elle ait une retraite plus importante", répond M. Woerth.
A une question de ""Titine29" sur la "cessation progressive d'activité", le ministre hésite: "Il y a plusieurs dispositifs, mais je ne peux pas donner une réponse aussi précise".
A "Fanouill", une mère handicapée de 4 enfants, qui s'interroge sur le calcul de sa retraite, M. Woerth promet de "le faire par internet tout à l'heure si elle le veut".
Un internaute entend le bousculer sur les retraites des ministres et des parlementaires, "même si c'est symbolique". "Nous avons demandé aux assemblées de bien revoir, de bien remettre sur la table les régimes de retraite des députés et sénateurs. Ils sont en train de le faire", répond le ministre.
Confronté à l'inquiétude de ses interlocuteurs, il finit par une dernière exhortation: "La peur toujours partout, ce n'est pas bien pour une société. Nos ancêtres n'ont pas toujours eu peur".