La monnaie helvétique, qui ne cesse de s'apprécier face la monnaie unique européenne depuis plusieurs mois, a atteint mardi un nouveau plus haut historique face à l'euro, s'approchant tout près de la barre des 1,30 franc suisse pour un euro.
Peu après 15H00 GMT, la monnaie helvétique s'échangeait à 1,3048 franc pour un euro, un niveau jamais atteint depuis l'introduction de la monnaie européenne en 1999.
Cette ascension est stimulée par l'arrêt des interventions sur les marchés de la Banque nationale suisse (BNS, banque centrale) pour soutenir le franc, considéré comme une valeur refuge en temps de crise alors que des rumeurs sur un nouveau krach boursier envahissent les marchés.
La BNS a longtemps soutenu sa monnaie sur les marchés afin de limiter le renchérissement des exportations helvétiques, vitales pour l'économie du pays.
En juin, son vice-président, Thomas Jordan avait indiqué que l'institut d'émission avait arrêté ses interventions. Il avait alors estimé que "le risque de déflation (était) largement banni", signifiant qu'il ne "faut pas intervenir" pour l'heure.
Il avait toutefois prévenu qu'en cas de retour d'un risque de déflation, la BNS allait "utiliser l'ensemble des mesures à sa disposition" pour combattre ce danger.
Certains analystes financiers ont estimé que la banque ne reprendra ses interventions que lorsque le franc suisse s'approchera de la barre des 1,25 franc pour un euro.
La BNS a déjà dépensé des milliards en intervenant sur les marchés des devises où elle a acheté des euros. Les réserves de change de la Confédération ont ainsi quadruplé depuis le début de la crise pour dépasser les 230 milliards de francs suisses (166,7 milliards d'euros) en juin.