L'euro reprenait son souffle face au dollar vendredi, effaçant une petite partie de sa progression enregistrée la veille en réaction au plan des dirigeants européens pour tenter de résorber la crise en zone euro.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie européenne valait 1,4156 dollar contre 1,4187 dollar jeudi à la même heure.
Face à la monnaie japonaise, elle reculait également à 107,31 yens, contre 107,73 yens la veille.
La devise américaine restait faible face à la devise nippone, à 75,81 yens contre 75,94 yens la veille, après avoir touché jeudi un nouveau plus bas depuis la Seconde guerre mondiale à 75,66 yens.
Ce repli de la monnaie unique "est cohérent avec une légère consolidation de la confiance du marché après l'euphorie" de jeudi, a constaté Samarjit Shankar, de BNY Mellon.
L'analyste a relevé par ailleurs qu'une certaine "incertitude" persistait "concernant la capacité des pays de la périphérie de la zone euro à appliquer les programmes d'austérité, les réformes institutionnelles et le renforcement potentiel (du fonds de secours) par des contributeurs extérieurs, dont la Chine".
Suite à l'annonce de l'adoption, après dix heures de négociations, d'un plan par les pays de la zone euro pour lutter contre la crise dans la région, l'euro a successivement passé jeudi le seuil de 1,41 dollar puis de 1,42 dollar, des niveaux qu'il n'avait plus connus depuis début septembre.
Les deux points principaux du plan sont une forte réduction de la dette de la Grèce à la suite d'un accord avec les banques qui ont finalement renoncé à 50% de leurs créances, ainsi que la mobilisation de 1.000 milliards d'euros pour empêcher la contagion, faisant plus que doubler la capacité du Fonds européen de stabilité financière (FESF).
Mais "les marchés pensent-ils vraiment que les décisions de la semaine apportent une solution définitive à la crise de la dette? Personne ne semble partager cette idée!", ont tempéré les analystes de Commerzbank.
Pour eux, la vigueur du rebond de jeudi s'explique au moins en partie par un aspect technique: une frénésie d'achats pour combler des paris à la baisse sur la monnaie unique, un mouvement qui pourrait s'essouffler très rapidement.
En outre, "si les responsables européens sont parvenus à mettre en avant les aspects positifs du sommet de cette semaine, le chemin reste semé d'embûches", a prévenu Jane Foley, analyste chez Rabobank.
Selon l'analyste, certaines banques européennes pourraient se trouver en position de vulnérabilité du fait de leurs pertes liées à la dette grecque, et les craintes de contagion de la crise, notamment à l'Italie, n'ont toujours pas été complètement balayées.
Ravivant certaines inquiétudes du marché, l'agence de notation financière Fitch a estimé vendredi que la décote de 50% demandée aux banques sur la dette grecque, si elle devenait effective, constituerait, selon ses critères, un évènement de crédit.
Une preuve de plus que "la monnaie unique risque de devoir encore affronter des vents contraires dans les jours à venir, alors que le plan de sauvetage européens est décortiqué dans ses moindres détails", a estimé David Song, analyste chez DailyFX.
Vers 21H00 GMT, la livre britannique montait face à l'euro à 87,81 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6117 dollar.
Le franc suisse baissait très légèrement face à l'euro à 1,2207 franc suisse pour un euro, et comme face au billet vert à 0,8622 franc suisse pour un dollar.
La devise chinoise a fini à 6,3600 yuans pour un dollar contre 6,3602 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi 21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4156 1,4187 EUR/JPY 107,31 107,73 EUR/CHF 1,2207 1,2200 EUR/GBP 0,8781 0,8812 USD/JPY 75,81 75,94 USD/CHF 0,8622 0,8599 GBP/USD 1,6117 1,6095