Le ministre du Travail Eric Woerth a réfuté dimanche "toute provocation" à l'égard des syndicats à propos de la réforme des retraites, assurant que le PS n'aurait "pas le courage" de revenir sur le recul de l'âge légal.
"On ne peut pas crier à la provocation tout le temps", a dit M. Woerth, lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
Le ministre a été accusé par les syndicats d'avoir minimisé la journée d'action du 24 juin contre son projet de loi sur les retraites, en la comparant à certaines manifestations, plus importantes, survenues lors de la réforme Fillon en 2003.
"J'ai dit que c'était une mobilisation assez forte", mais "j'ai comparé cette mobilisation: on a quand même le droit de comparer, non ? Dans quel pays vit-on ?", a demandé M. Woerth.
"Le gouvernement considère que quand les gens descendent dans la rue de façon importante, on doit écouter. Mais il faut aussi remettre les choses en perspective", a-t-il poursuivi. "Il n'y a nulle provocation et il n'y aura jamais de provocation sur le terrain social de ma part", a-t-il ajouté.
Le ministre a aussi lancé un défi au PS, dont la patronne Martine Aubry a affirmé qu'elle reviendrait sur la fin de la retraite à 60 ans, la mesure principale du projet gouvernemental, contestée par les syndicats.
"Jamais le parti socialiste ne reviendra sur la réforme de 2010. Parce que le parti socialiste n'est jamais revenu sur la moindre réforme des retraites faites par la droite", a-t-il dit.
Selon lui, "le parti socialiste n'a pas le courage d'aborder le problème des retraites".
Mis en cause dans l'affaire Bettencourt, le ministre a aussi déclaré qu'il continuerait son action, estimant être devenu une "cible politique" de l'opposition. Elle cherche, selon lui, à "ralentir le rythme et la réussite de la réforme des retraites".
S'attendant à "beaucoup d'amendements" de la part de la gauche lors du débat sur le projet de loi à l'Assemblée nationale, M. Woerth a précisé qu'il ferait lui-même face à l'épreuve parlementaire.
"Je serai à la commission des affaires sociales à partir du 20 juillet, je crois, pendant trois jours, et j'imagine trois nuits, pendant lesquels on va examiner en détail le texte du gouvernement", a-t-il déclaré. "Je défendrai ce texte le 6 septembre devant l'Assemblée nationale", a-t-il aussi dit.