Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a jugé vendredi que la réforme des retraites préparée par le gouvernement est indispensable, car il y va de la "responsabilité" collective du financement des "retraites des enfants qui viennent".
"Je sais, pour voyager un peu et connaître l'ENVIRONNEMENT européen", que le refus de cette réforme "n'est pas possible", a-t-il dit dans une interview sur le site internet Le Talk Orange-Le Figaro, soulignant qu'"hélas ces combats sont traditionnels" en France.
"Je comprends la volonté des manifestants, je comprends leur désir pour eux-mêmes, chacun comptant ses annuités, d'être sûrs qu'on ne touchera pas à leurs retraites. Mais nous avons la responsabilité des retraites des enfants qui viennent, et ça, ce n'est pas une question de manifestation", a-t-il ajouté.
"Nous sommes entourés par des pays à 65 ans, sinon 67 ans (ndlr : âge légal de départ à la retraite). Il faut absolument que, pour maintenir pour NOS enfants cette retraite par répartition (...) qu'on modifie notre système".
Il a estimé que "la porte n'est pas fermée" dans la réforme en discussion et qu'"il y aura des exceptions" pour régler les questions de "pénibilité, d'incapacité, de travail difficile des femmes".
Evoquant le climat social et politique en France, il a estimé qu'il reflète "une incompréhension du monde comme il tourne". "Je le crois depuis très longtemps", a-t-il dit.
"Nous avons vécu en Europe et particulièrement en France dans une manière de bulle qui ne permettait pas de voir l'évolution autour de nous. Nous ne sommes plus les rois du monde, les Européens et pas seulement les Français. C'est un malaise européen, il faut s'adapter, il faut proposer autre chose pour que cette anxiété cesse", a-t-il observé.