La présidente du Medef, Laurence Parisot, a demandé mardi au gouvernement de préciser rapidement les taxations supplémentaires envisagées pour financer la réforme des retraites, l'appelant à faire "très attention" afin de ne pas pénaliser l'économie française.
Lorsque le "document d'orientation" du gouvernement sur les retraites "évoque la piste des revenus du capital ou d'une fiscalité spécifique sur les hauts revenus, nous notons que c'est tellement flou qu'on ne peut pas se prononcer", a lancé Mme Parisot lors de sa conférence de presse mensuelle.
"Il est tout à fait légitime de poser la question, mais il faut bien avoir à l'esprit l'ampleur des ressources nouvelles à trouver" car "résoudre la question des retraites ne passe pas par du symbolique", a-t-elle ajouté.
Pour la patronne des patrons, "ce n'est pas avec du symbolique qu'on va payer les pensions, c'est une monnaie qu'on ne connaît pas. Donc si d'autres pistes doivent être chiffrées, il faut le dire et donner les éléments".
Interrogé dans Le Parisien sur la contribution supplémentaire, le ministre du Travail, Eric Woerth, a indiqué mardi "travailler à la fois sur les revenus financiers des entreprises et sur une cotisation exceptionnelle sur les hauts revenus".
"Nous préciserons le moment venu ce que nous entendons par hauts revenus, mais sachez que les classes moyennes seront épargnées", a-t-il ajouté, assurant que ces taxations apporteraient "de vraies ressources".
"Il y a beaucoup de formes de capital. Le capital, c'est de l'épargne. Toucher à l'épargne longue serait selon nous désastreux pour l'économie, car c'est l'investissement dans les entreprises", a jugé Mme Parisot.
"Si le gouvernement veut toucher à l'épargne très courte, il faut qu'il précise sa pensée (...) Nous n'arrivons pas à imaginer aujourd'hui quelque chose qui taxerait l'épargne courte et qui permettrait de suppléer le besoin de financement gigantesque" pour les retraites, a-t-elle dit.
"Il faut que nous fassions très attention à une chose: si nous inventons des mécanismes de taxation qui vont pénaliser les nouvelles générations, les jeunes actifs solvables, ce qui va se passer c'est qu'ils ne vont pas rester en France", a-t-elle mis en garde.