"Il ne faut pas opposer salariés du privé et fonctionnaires" en matière de retraite, a insisté lundi le ministre du Travail, Eric Woerth, et son secrétaire d'Etat, George Tron, à l'issue d'une série de consultations avec les syndicats de la Fonction publique.
Eric Woerth et George Tron ont rencontré lundi Force ouvrière, la CFTC et la CGT, après avoir reçu jeudi dernier l'Unsa, la CFDT, la FSU et la CGC. Solidaires sera reçu à son tour mardi.
Il ne faut pas opposer salarié du privé et fonctionnaires. On n'est pas dans une guerre privé-public, ce serait absurde et ridicule", a déclaré le ministre, devant la presse.
"Quand il y a des différences, il faut les assumer, et les expliquer. Peut-être d'ailleurs faut-il les faire évoluer. Nous verrons", a-t-il ajouté.
Les syndicats de la Fonction publique refusent notamment une possible remise en cause du calcul des retraites des fonctionnaires, basé sur les six derniers mois de salaires (hors prime) contre les 25 meilleures années dans le privé.
"Effectivement, ils sont assez fermes sur le sujet", a reconnu M. Woerth.
Selon lui, aucun syndicat ne remet en cause la necessité d'une réforme: "personne ne remet en cause l'idée qu'il faut faire une réforme des retraites. Certains disent, +c'est pas une urgence+, d'autres disent +c'est une urgence+, (...) mais personne ne remet en cause l'idée qu'il y a un problème de financement".
"On est tous d'accord pour dire que le meilleur système c'est le système par répartition", a-t-il ajouté, mais "on diffère un peu sur les solutions", a-t-il reconnu.
Il a précisé que la Fonction publique "c'est à peu près la moitié du déficit des retraites", soit "15 milliards", contre "17 milliards pour le privé".
Le ministre a cependant démenti avoir évoqué comme piste une hausse des cotisations. "Nous disons depuis le début que nous ne voulons pas d'augmentations des prélèvements et des cotisations", mais "il peut y avoir des augmentations ciblées, et nous préciserons ce que veut dire ciblées dans les semaines qui viennent", a-t-il dit.
M. Woerth a proposé "des réunions thématiques" avec les syndicats, notamment autour de la pénibilité et de l'emploi des séniors, car "l'évolution des carrières est quelque chose qui n'est pas très bien pris en compte dans la Fonction publique".
Il a également proposé une deuxième réunion sur les "éléments spécifiques de la Fonction publique" dont les six mois de calcul, et une troisième sur "la gouvernance" pour "mieux piloter les systèmes de retraites".