"Nous avons toutes les raisons sinon d'avoir peur, en tout cas d'être inquiets sur les réformes qui vont nous être proposées", a déclaré lundi Jean-Marc Canon, responsable de la CGT-Fonction publique, à la suite de son entrevue avec le ministre du Travail, Eric Woerth.
La CGT était le troisième syndicat de la Fonction publique à être reçu lundi, après FO et la CFTC, par le ministre et son secrétaire d'Etat, George Tron, dans le cadre des consultations sur les retraites.
"Nous avons fait savoir au ministre que si sur l'ensemble de nos propositions aucune n'était entendue et si on continuait à avoir des réformes que nous considérons comme régressives, bien entendu la CGT prendra toutes ses responsabilités en terme de mobilisation des salariés du privé comme du public", a-t-il déclaré devant la presse.
Selon lui, "depuis 1993, les réformes successives ont demandé beaucoup aux salariés et ont beaucoup exonéré les profits des entreprises" et "nous n'avons pas aujourd'hui de réponses du ministre qui nous permettent de penser qu'on va conduire des réformes sur les retraites qui aillent dans un sens radicalement différent de celles qui sont intervenus depuis 93", a-t-il regretté.
Il a également déploré n'avoir aucune réponse "aux exigences de la CGT d'un débat qui prenne en compte la question du financement, et notamment la possibilité d'accroître les recettes en taxant les produits financiers".
"Si on ne peut pas avoir un dialogue social, (...), et si on nous laisse entendre que ce qui sera proposé sera de même nature que ce qui a prévalu depuis 10 ou 15 ans, -à savoir demander aux salariés du public comme du privé, toujours plus pour percevoir toujours moins-, la CGT ne sera pas partie prenante de ce qu'elle considérera comme une nouvelle régression", a insisté M. Canon.
Avant de rencontrer M. Woerth, il avait indiqué que la CGT était "hostile fondamentalement" à une remise en cause du mode de calcul des retraites des fonctionnaires.
"C'est même une ligne jaune. La CGT n'acceptera pas de négocier sur quelque chose qui ne pourra qu'avoir des conséquences dramatiques pour les personnels et la qualité du service public", a-t-il dit.