Prise de risques
Apple I est la première étape de la carrière de Steve Jobs. Mais en 1985, il quitte l’entreprise, car l’un des dirigeants qui a rejoint la société, John Sculley, qui a quitté PepsiCola pour Apple, considère qu’il est temps de se séparer du co-fondateur. Quatre ans plus tard, Steve Jobs refait surface avec une société spécialisée dans les ordinateurs, NextStep, qui n’atteint pas les succès d’Apple. Steve Jobs s’affirme tout de même comme un entrepreneur dynamique et inventif, qui ne se repose pas sur ses lauriers.
Il s’engage dans un projet cinématographique, Pixar, un studio d’animation qu’il a racheté au réalisateur de Star Wars, George Lucas. Le film « Toy story » fait de lui une des grandes figures de Hollywood, un succès amplifié par « Le monde de Nemo », sorti en 2003. Grâce à Pixar, il devient milliardaire. Apple, qui commence à faire du sur place, lui demande alors de revenir. Il rejoint la société en 1997, et une année plus tard, la société réalise à nouveau des profits considérables.
Alan Deutschman, l’auteur d’un livre sur le retour de Steve Jobs chez Apple, « The second coming of Steve Jobs », raconte qu’une des choses les plus intéressantes qu’il a apprises sur cet homme, concerne sa prise de risques. « Même s’il a fait fortune avec Apple, il a presque tout dépensé pour ses sociétés Next et Pixar. Il a ensuite failli abandonner sa carrière avant que Pixar ne devienne un succès. »
Gil Amelio, président d’Apple, qui a été licencié au retour de Steve Jobs, dresse un portrait moins impressionnant de son ex-employé. « C’est l’une des personnalités magnétiques et charismatiques qui éclairent une pièce. Mais cette contribution qui n’a pas de prix est largement contrebalancée par la discorde qu’il sème», écrit-il dans un ouvrage sur son expérience dans cette société.
Ce père d’une famille de quatre enfants, végétarien et intéressé par l’art, possède un talent pour communiquer. En interview, il refuse de répondre aux questions qui touchent à sa vie privée. En 2004, il ne révèle son opération due à un cancer que dans un mail envoyé aux employés d’Apple, qui est par la suite cité dans les médias. Il réussit également à créer un buzz autour des nouveautés d’Apple, ce qui fait économiser à la société l’argent de la publicité. Le professeur d’Harvard David Yoffie a calculé qu’avant le lancement du premier iPhone en 2007, Steve Jobs a reçu l’équivalent de 400 millions de dollars de publicité en couverture médiatique. Les médias se sont concentrés sur ce nouveau téléphone, ce qui a été encouragé par l’absence de déclarations de Steve Jobs, selon ce chercheur. Pour le lancement de l’iPad, Steve Jobs a réitéré cette stratégie de communication, a priori avec succès.