Le ministre du Travail Xavier Darcos a affirmé que "tout le monde devra participer" à l'effort pour sauvegarder les régimes de retraite, dans ses voeux aux partenaires sociaux jeudi.
Faisant allusion aux prises de position de dirigeants socialistes, Xavier Darcos s'est félicité "que les lignes bougent sur ce sujet dans le champ des responsables politiques". "Certains responsables ont, semble-t-il, décidé de ne pas se réfugier dans une opposition stérile, mais de regarder la situation dans un esprit de responsabilité et d'ouverture", a-t-il noté.
Selon M. Darcos, la réforme des retraites obéira à "une triple exigence, de vérité, de responsabilité, d'équité".
Concernant l'exigence de vérité, le ministre a appelé à "regarder la démographie comme elle est". "La (progression de la) durée de la vie ne s'est pas accompagnée de manière significative d'une (progression de la) durée de la vie active", a-t-il observé.
Parlant du "principe d'équité", M. Darcos a déclaré que "les efforts qui sont demandés aux Français doivent être également répartis". "Certes, il y a des différences de situations individuelles, en fonction par exemple de la pénibilité (....), mais tout le monde devra participer", a-t-il dit, assurant que "la pénibilité ne sera pas oubliée".
Selon M. Darcos, il faudra "ouvrir l'ensemble des pistes, qu'il s'agisse de l'âge de la retraite, de la durée de cotisation, de la pénibilité". Il n'a pas mentionné, toutefois, le taux des cotisations ni le niveau des pensions.
Le ministre a aussi relevé que "d'autres voies sont possibles" que le système existant, rappelant que le Conseil d'orientation des retraites (COR) "proposera des analyses sur les systèmes de retraite à points ou sur les systèmes notionnels".
Dans un régime en points, l'assuré accumule des points qu'il achète avec ses cotisations, en fonction d'une valeur d'achat. Dans un régime "en comptes notionnels", l'assuré accumule tout au long de sa carrière un capital virtuel qui correspond à la somme des cotisations versées.
"Ce n'est pas la peine de s'enfermer dans des certitudes préalables", a-t-il dit, paraissant aller dans le sens de la CFDT qui prône "une réforme systémique" qui ne se contenterait pas de jouer sur les paramètres habituels (durée d'activité, etc.)