Le différentiel de taux d'intérêts sur les marchés obligataires ne manque pas de soulever des questionnements parmi les investisseurs concernant la monnaie unique. Cette crainte avivée en décembre dernier avec l'envolée des taux de la Grèce consécutive à ses problèmes de déficits budgétaires et d'endettement public s'est à nouveau manifestée en cette mi-janvier.
Alors que les taux allemands à 10 ans évoluaient à 3,27 % le 15 janvier, les taux grecs pour la même maturité ont réalisé un pic à 6% à la même date.
Le différentiel -ou spread- de 2,73 % représente le surcoût à payer par l'état grec pour lever des fonds sur le marché destinés à financer ses déficits.
Vu du côté investisseur, cela représente le supplément de rémunération exigé pour apporter des fonds et couvrir ainsi le risque supérieur d'une obligation grecque à long terme comparée à une obligation allemande, qui fait au contraire actuellement référence en Europe.
Les toutes dernières propositions de réduction du déficit de l'État grec n'ont pas séduit les opérateurs et cette nouvelle poussée des taux en lien direct avec la question de la solvabilité de la Grèce porte un nouveau coup à la convergence européenne sur laquelle est bâtie l'euro et dont les taux en sont une expression financière centrale.
La Chancelière allemande, Angela Merkel, s'appuyant sur l'exemple grec, a d'ailleurs mis cela en lumière jeudi en indiquant sans détour craindre « une phase très difficile » pour la monnaie unique.
Les séances de jeudi et surtout celle de vendredi ont porté un rude coup aux acheteurs d'euro confrontés à cette hausse des spreads tout autant que la baisse des marchés actions favorisait le dollar (sans compter les rumeurs sur la démission éventuelle de Merkel qui sillonnaient le marché des changes)
La dernière analyse sur l'euro-dollar indiquait : « Sous la moyenne mobile à 20 semaines (en orange) un retour sur 1,4330 et la moyenne mobile à long terme (en bleu) deviendrait l'objectif ». C'est donc chose faite depuis.
En cas de rupture de ce support, le risque est présent d'un décrochage complémentaire en direction de la moyenne mobile à 50 semaines (en rouge) puis par extension vers 1,3760-1,3870$.