Le ministre du Travail Xavier Darcos a estimé mardi qu'il n'y avait pas "d'autre solution que de travailler plus longtemps" pour assurer le financement des retraites, lors d'un débat sur ce thème mis sur pied par la commission des affaires sociales du Sénat.
M. Darcos a par ailleurs réaffirmé devant les sénateurs son intention d'aborder "sans faux-semblant" la question de la fonction publique à l'occasion du rendez-vous 2010 des retraites, qui devrait s'engager au printemps.
"Nous avons aujourd'hui 1,8 cotisant pour un retraité, dans une dizaine d'années nous serons à 1,5 et en 2050, à 1,2 cotisant pour un retraité", a exposé le ministre, indiquant que "dès 2010, une retraite sur dix n'est plus financée".
Face à cette situation, M. Darcos a écarté l'idée d'une baisse du montant des pensions et jugé inopportun d'augmenter les cotisations sociales. "Je le dis donc sans ambages: dans un pays où l'espérance de vie s'accroît d'un trimestre chaque année, nous n'avons d'autre solution que de travailler plus longtemps", a-t-il dit.
"Travailler plus longtemps" implique pour le ministre d'augmenter l'emploi des seniors et de tenir compte "de la pénibilité propre à certains secteurs particulièrement éprouvants".
Xavier Darcos a par ailleurs jugé qu'une réforme des retraites se devait de concerner aussi le régime des fonctionnaires, qui "connaît lui aussi une situation financière délicate".
Selon le ministre, l'augmentation depuis 2000 du taux de cotisation de l'Etat employeur pour financer les retraites des fonctionnaires "représente un déficit de près de 10 milliards d'euros, soit autant que celui du régime général" (salariés du privé).