Le ministre du Travail Xavier Darcos a entamé vendredi les consultations sur "la question compliquée" des compensations accordées aux mères en matière de retraite, en recevant la présidente de la Cnav (assurance vieillesse), Danièle Karniewicz.
Les mères de famille bénéficient aujourd'hui d'une compensation de droit à la retraite de deux ans par enfant élevé, afin de compenser le manque à gagner qu'elles subissent sur leurs salaires et leur progression de carrière par rapport aux hommes, qui réduit le montant de leur pension de retraite, mais la Cour de cassation juge cet avantage discriminatoire.
Xavier Darcos a déclaré à l'issue de l'entretien qu'il était "trop tôt pour dire les pistes qui se dessinent". "Je vous dirai un peu mieux comment nous commençons à percevoir les choses à la fin de la semaine prochaine", a-t-il ajouté.
Pour sa part, Danièle Karniewicz, également secrétaire nationale de la CFE-CGC (cadres) à la protection sociale, a expliqué que selon une piste à l'étude, "notamment à la Cnav", "il faudrait découper les deux ans de validation d'assurance pour les mères".
"Une partie réservée à la mère ne serait pas sujette à discrimination, parce que liée à l'accouchement. Elle pourrait être d'un an, si cette durée n'est pas jugée discriminatoire", a-t-elle poursuivi.
"La deuxième partie, fixée pour l'instant à une année, serait ouverte au père ou à la mère, au titre de l'éducation des enfants", a-t-elle expliqué. "C'est aux parents de choisir, ou bien on pourrait mettre cette partie là sous condition, comme avoir interrompu une partie de son activité pour élever l'enfant", a-t-elle ajouté. "Mais la volonté de tous les acteurs est de ne pas inciter la femme à arrêter de travailler", a-t-elle précisé.
"Nous avons évidemment commencé les consultations sur cette question compliquée par la présidente de la Cnav", a déclaré Xavier Darcos, qui doit rencontrer la semaine prochaine les syndicats, l'Union nationale des associations familiales (Unaf) et terminera ces entretiens avec le Medef, le 4 septembre.