La demande de la Commission européenne de mettre fin aux avantages accordés aux mères pour les retraites des fonctionnaires est un "scandale", a estimé jeudi le syndicat des enseignants du second degré Snalc-CSEN, dans un communiqué.
"La Commission européenne prétend que les parents d'enfants nés avant le 1er janvier 2004 continuent à tort de bénéficier de quatre trimestres s'ils se sont arrêtés de travailler pendant deux mois à la naissance de chaque enfant. A ses yeux, comme ce sont presque toujours les femmes qui se sont arrêtées, les hommes sont désavantagés!", explique le syndicat.
Le SNALC-CSEN "ne peut que protester contre de telles exigences qui, au nom de l'égalité entre les hommes et les femmes, risquent, si elles sont acceptées par le gouvernement français, de porter un grave préjudice aux fonctionnaires françaises et de nuire précisément à l'égalité tant prônée".
Une majoration de la durée d'assurance est accordée aux mères de familles pour compenser le fait que leurs carrières, et donc le montant de leur retraite, pâtissent du temps qu'elles consacrent à la maternité et à l'éducation de leurs enfants. Ce dispositif est jugé par Bruxelles discriminatoire, car il bénéficie de fait essentiellement aux femmes.
Selon la Cnav, la retraite d'une femme représente en moyenne seulement 77% de celles des hommes. Sans la majoration de durée d'assurance (MDA) dont elles bénéficient actuellement, elle tomberait à 64%.