L'Agence nationale de l'habitat (Anah) a commencé à emprunter de l'argent pour poursuivre ses missions en attendant l'argent qu'elle doit obtenir du 1% logement et de l'Etat dans le cadre du plan de relance, a annoncé mercredi son nouveau président Marc-Philippe Daubresse.
"Nous nous donnons les moyens d'agir sans attendre que l'argent arrive", a déclaré le député UMP du Nord lors d'une conférence de presse après un conseil d'admnistration exceptionnel de l'Anah.
Pour Sabine Baïetto-Beysson, la directrice générale de cet établissement public qui finance une partie de la réhabilitation du parc privé de logements, "l'Anah a déjà tiré 30 millions d'euros et va appeler 50 autres millions avant la fin janvier".
L'Anah avait été autorisée, par la loi de finances rectificative 2008, à emprunter, auprès de l'Agence France Trésor (AFT), jusqu'à 240 millions d'euros pour couvrir ses besoins de trésorerie, à un taux inférieur à 2% selon sa directrice générale.
Jusqu'à 2008, c'était l'Etat qui versait une subvention - 380 millions pour 2008 - à l'Anah.
Mais le projet de loi sur le logement de Christine Boutin, qui doit être examiné par l'Assemblée Nationale à partir du 27 janvier après avoir adopté par le Sénat, prévoit que désormais c'est le mouvement du 1% logement, géré paritairement par le patronat et les syndicats, qui doit verser 480 millions par an à l'Anah.
Or le retard pris par l'adoption de la loi Boutin a retardé l'obligation pour le 1% logement de verser de l'argent à l'Anah.
En plus des 480 millions du 1% logement, l'Anah devrait pouvoir bénéficier en 2009 de 133 des 200 millions d'euros supplémentaires décidés dans le plan de relance de l'économie de Nicolas Sarkozy qui doit être adopté par le Parlement avant la fin janvier.
Avec en outre 20 millions décidés pour l'humanisation des hébergements d'urgence, 20 millions de la taxe sur les logements vacants et 10 millions de l'Etat, l'Anah devrait pouvoir tabler au total sur 663 millions d'euros.
L'Anah espère ainsi pouvoir participer à la rénovation de 170.000 logements en 2009 et 170.000 logements en 2010 contre 113.000 en 2008 avec l'attribution de près de 526 millions de subventions aux propriétaires.