Une fusion de deux des fleurons industriels français « aurait un vrai sens industriel », estime-t-il. Leurs compétences dans l'énergie sont très complémentaires. Mais ce rapprochement n'est pas indispensable pour Bouygues ».
Il juge toutefois important de voir comment vont se dérouler les projets EPR d'Areva : « Je n'ai pas, et je n'ai jamais eu, de discussions avec l'Etat, actionnaire d'Areva, évoquant un mariage avec Alstom. De toute façon, la situation financière mondiale est telle qu'une opération de ce type serait actuellement impossible ».
Concernant le chantier de construction de l'EPR à Flamanville, Martin Bouygues insiste sur le degré de sophistication de l'EPR : « L'EPR est une génération de réacteurs beaucoup plus sophistiquée que les précédentes. J'ai rarement vu un chantier de génie civil aussi complexe. Le degré d'exigence qualitative y est sans précédent. » Et d'ajouter : « Tout cela a un coût ».
Bouygues conteste l'attribution d'une 4ème licence 3G
Autre dossier pour Bouygues, la téléphonie mobile. Avec la probable attribution d'une quatrième licence, le groupe redoute l'arrivée de nouveau concurrent, une perspective que craignent moins Orange et SFR. Seul en lice, Free pourrait grignoter des parts à Bouygues, actuellement 3ème opérateur mobile dans l'Hexagone. Car le groupe de Xavier Niel compte reproduire le même schéma que son offre Internet, qui rencontre un franc succès grâce à son coût relativement accessible.
Pour Martin Bouygues, l'attribution de la 4ème licence 3G à Free ne serait profitable ni à Bouygues Telecom, ni à l'économie du pays. Il prédit « une guerre des prix pouvant provoquer de 10 000 à 30 000 pertes d'emplois chez les opérateurs ». Il remet également en cause le coût estimé de création d'un réseau 3G, « déployer un réseau 3G pour 1 milliard d'euros, comme l'affirme Free, me paraît impossible », l'opérateur annonçant pour sa part des investissements dans son réseau de pas moins de 800 millions d'euros pour la seule année 2008.