Quatre-vingt quatre pour cent des Français approuvent l'idée que le quota de 20% de logements sociaux obligatoires dans les communes tienne compte de ceux en accession sociale à la propriété, selon une enquête du Credoc publiée mardi par le ministère du Logement.
"L'aspiration profonde des Français modestes à devenir eux-aussi propriétaires, sans pour autant être considérés comme +riches+, doit être entendue", déclare la ministre Christine Boutin, citée par le communiqué.
Le projet de loi sur le Logement que Mme Boutin présente à partir de mardi au Sénat modifie, au grand dam de l'opposition, la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) qui astreint les communes de plus de 3.500 habitants à un quota de 20% logements sociaux.
Désormais, il est prévu de comptabiliser dans ce quota, pendant cinq ans, les habitations en "accession aidée à la propriété" (comme la maison à 15 euros) et non plus seulement le logement locatif social proprement dit.
Mais la commission des Affaires économiques du Sénat a supprimé en fin de semaine dernière cet article du projet de loi, jugé "totalement inacceptable" par le collectif d'une trentaine d'associations s'occupant du mal-logement.
"Les Français modestes, qui ne devenaient jamais propriétaires et restaient toute leur vie locataires, ne comprennent pas que pour des raisons idéologiques le fait de finalement devenir propriétaires pour le même loyer, avec la même aide de l'Etat (la TVA à 5,5%), ne leur permet plus d'être considérés comme +sociaux+ sous prétexte qu'ils accèdent à la propriété, souligne la ministre.
Pour Mme Boutin, "devenir propriétaire ne doit pas être considéré comme honteux, surtout pour les familles modestes, il faut sortir de la +lutte des classes+ et de l'idée qu'être propriétaire c'est être +riche+", citée dans le communiqué.
L'enquête du Credoc a été réalisée, en "face à face", en juin 2008, auprès d'un échantillon représentatif de 2.011 personnes âgées de 18 ans et plus, sélectionnées selon la méthode des quotas, selon le ministère du Logement.