Le Japon va augmenter de près de 50% ses fonds disponibles pour éventuellement intervenir sur le marché des changes afin d'abaisser le niveau du yen actuellement préoccupant, a annoncé vendredi le ministre des Finances.
Tokyo va élever de 15.000 milliards de yens (144 milliards d'euros au taux de change actuel) les finances utilisables à cette fin, en portant le montant total accessible à 46.000 milliards de yens.
"Nous allons surveiller les mouvements spéculatifs et n'excluons pas d'agir de façon résolue si nécessaire", a expliqué Jun Azumi lors d'une conférence de presse, selon l'agence Kyodo.
Les autorités nippones sont intervenues unilatéralement le 4 août, vendant quelque 4.500 milliards de yens (plus de 40 milliards d'euros) sur le marché pour faire baisser la devise japonaise face au dollar et à l'euro.
Comme les récentes interventions précédentes, en mars 2011 avec l'appui du G7, et septembre 2010 de façon unilatérale, cette action a eu toutefois peu d'effet sur le cours des monnaies.
Le yen a atteint ces dernières semaines son plus haut niveau en dix ans face à l'euro et depuis 1945 vis-à-vis du dollar, une flambée qui réduit la valeur des revenus tirés de l'étranger par les firmes nippones et fait peser une menace sur l'activité industrielle au Japon.
M. Azumi a par ailleurs annoncé la prolongation jusqu'à la fin de l'année de mesures exceptionnelles de surveillance du marché des changes qui prenaient fin vendredi.
Tokyo exige des intervenants qu'ils déclarent quotidiennement leurs positions, afin de repérer les gérants de fonds spéculatifs (hedge funds) et autres investisseurs en quête de profits à court terme et responsables de la volatilité jugée excessive des taux de changes.
Le handicap du yen fort risque d'entraver la reprise de la troisième puissance économique mondiale, en récession et fortement heurtée par le séisme et le tsunami du 11 mars qui ont dévasté le nord-est du pays et fait près de 20.000 morts et disparus.