L'euro restait en hausse face au dollar mercredi, mais effaçait une partie de ses gains dans un marché prudent après l'intervention surprise, la veille, de la banque centrale suisse et craignant toujours un retour en récession des principales économies développées.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4053 dollar contre 1,3992 mardi à 21H00 GMT. La devise était tombée mardi en séance à 1,3972 dollar, son niveau le plus faible depuis le 13 juillet.
L'euro baissait par contre face au yen à 108,47 yens contre 108,70 yens mardi.
Le dollar reculait également face à la devise nippone à 77,18 yens contre 77,68 yens la veille.
Dans le contexte de forte volatilité sur le marché des devises, la Banque nationale suisse (BNS) a décidé d'enrayer le renchérissement continu de sa monnaie mardi en fixant un cours plafond à sa devise par rapport à l'euro, à 1,20 franc suisse pour un euro.
"A moyen terme, cette mesure peut apporter un répit temporaire mais son succès à long terme reste à voir", commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
En effet, "cette politique demeure très risquée étant donné les problèmes dans lesquels l'Europe est empêtrée et les perspectives d'une détérioration" de la situation, expliquait l'analyste.
Pour de nombreux observateurs, cette mesure ne règle pas le problème fondamental de la devise helvétique qui est son statut de valeur sûre pour les investisseurs dans un contexte économique de crise et d'inquiétudes sur un retour en récession des principales économies développées.
"La demande en franc suisse devrait ainsi rester étroitement liée au degré de nervosité vis-à-vis de l'euro", notait Jane Foley, analyste chez Rabobank, mais la BNS devrait tout de même "parvenir à convaincre certains investisseurs de se tourner vers d'autres valeurs refuges et de fait transférer ses problèmes à d'autres banques centrales", au risque de "donner une nouvelle impulsion à la guerre des monnaies".
Cette expression avait été remise au goût du jour l'an dernier par le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, qui visait alors les Etats-Unis et la Chine, accusés de dévaluer leur monnaie pour résoudre leur déficit budgétaire, et poussant ainsi d'autres monnaies, comme le real, à la hausse.
Dans le sillage de la BNS, "d'autres banques centrales pourraient prendre des décisions similaires pour enrayer l'appréciation de leur monnaie et soutenir la croissance", prévenait Mme Foley.
Les cambistes restaient de plus prudents avant la diffusion par la Réserve fédérale américaine (Fed), à 18H00 GMT, de son rapport de conjoncture, appelé "Livre beige", qu'ils décortiqueront en quête d'indices sur l'étendue du ralentissement de la reprise de la première économie mondiale.
En outre, "peu d'opérateurs sont prêts à prendre des risques" à la veille de la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), observaient les analystes de Commerzbank.
Après deux relèvements de son taux d'intérêt directeur en avril et juillet pour s'établir à 1,5%, l'institution devrait opter pour le statu quo jeudi, du fait de la crise en zone euro et de la fragilité de la reprise mondiale.
Vers 13H00 GMT, le franc suisse se stabilisait face à la monnaie unique à 1,2064 franc suisse pour un euro, et progressait face au billet vert à 0,8583 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique baissait face à l'euro à 87,83 pence, mais montait face au billet vert à 1,6001 dollar.
L'once d'or a fini à 1.844 dollars au fixing du matin contre 1.895 dollars mardi soir.
Le yuan chinois a terminé à 6,3650 yuans pour un dollar contre 6,3903 yuans la veille.
Cours de mercredi Cours de mardi
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13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4053 1,3992 EUR/JPY 108,47 108,70 EUR/CHF 1,2064 1,2060 EUR/GBP 0,8783 0,8774 USD/JPY 77,18 77,68 USD/CHF 0,8583 0,8618 GBP/USD 1,6001 1,5945