L'euro gagnait du terrain face au dollar mercredi, dans un marché évoluant en dents de scie au gré de l'évolution des crises des dettes des deux côtés de l'Atlantique, les cambistes restant de plus fébriles avant les chiffres de l'emploi et du chômage américains vendredi.
Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), la devise européenne valait 1,4270 dollar contre 1,4202 dollar mardi à 21H00 GMT.
L'euro progressait également face au yen, à 110,11 yens contre 109,55 yens la veille.
Le dollar était stable face à la monnaie nippone, à 77,16 yens contre 77,14 yens mardi soir.
"Dans un contexte où le pessimisme domine sur la vigueur de la reprise de l'économie mondiale, les indicateurs économiques décevants des deux côtés de l'Atlantique, ainsi que la hausse des taux de rendements obligataires italiens et espagnols, pèsent lourdement sur l'appétit des investisseurs pour les actifs à risque", commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Ces tensions sur le marché obligataire sont le signe d'un regain d'inquiétude des investisseurs sur une contagion à ces deux pays d'une crise qui a déjà poussé la Grèce, l'Irlande et le Portugal à faire appel à des aides financières extérieures.
Le ministre italien des Finances Giulio Tremonti rencontrait d'ailleurs mercredi le chef de file des ministres des Finances de la zone euro et Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, afin notamment de tenter d'endiguer un mouvement de panique, même si Bruxelles a déjà exclu toute discussion sur un plan de sauvetage pour l'Italie ou l'Espagne.
Mais la monnaie unique profitait tout de même légèrement d'un sentiment de défiance des investisseurs envers le billet vert.
Les cambistes se tiennent en effet à distance d'un dollar pénalisé par le net ralentissement de la reprise de l'économie américaine, malgré l'adoption par le Congrès d'un texte évitant au pays un défaut de paiement et prévoyant des réductions budgétaires.
En effet, malgré le maintien par l'agence de notation Moody's de la note triple A, la meilleure possible.
Les cambistes craignent toujours de voir les agences de notation réviser à la baisse leur évaluation de la dette américaine, qui bénéficie encore de la meilleure note possible.
De plus, après une série d'indicateurs décevants, les cambistes attendaient avec anxiété la publication mercredi des chiffres pour juillet de l'activité dans le secteur des services et de l'emploi dans le secteur privé américain, avant le très important rapport sur l'emploi et le chômage vendredi.
"De nouveaux signes de faiblesse du marché du travail risquent d'inciter la Fed (Réserve fédérale américaine) à mettre en place de nouvelles mesures de soutien" à l'économie, de nature à diluer la valeur du dollar, notaient les analystes de Commerzbank.
Principaux bénéficiaires de ces inquiétudes généralisées, l'or et le franc suisse, valeurs refuges par excellence, évoluaient à des sommets, poussant même la Banque centrale suisse (BNS) à baisser ses taux directeurs.
Vers 09H00 GMT, la devise helvétique reculait en conséquence face à la monnaie européenne à 1,1080 franc suisse après un nouveau record inédit à 1,0795 franc atteint vers 06H45 GMT. La monnaie suisse baissait aussi face au billet vert, à 0,7763 franc suisse, après être monté à 0,7610 franc vers 21H55 GMT mardi, un nouveau sommet historique.
La livre britannique se stabilisait face à l'euro à 87,16 pence, et montait face au billet vert à 1,6372 dollar.
L'once d'or valait 1.670,15 dollars contre 1.637,75 dollars mardi soir, après être montée à 1.672,80 dollars vers 07H20 GMT, un nouveau sommet historique et pour la première fois au-dessus de 1.670 dollars.
Cours de mercredi Cours de lundi
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09H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4270 1,4202 EUR/JPY 110,11 109,55 EUR/CHF 1,1080 1,0862 EUR/GBP 0,8716 0,8712 USD/JPY 77,16 77,14 USD/CHF 0,7763 0,7646 GBP/USD 1,6372 1,6298