L'euro repartait en nette hausse vendredi face à un dollar plombé par des chiffres décevants de la croissance américaine au deuxième trimestre, mais l'euro restait tout de même timide, pénalisé par le renforcement des craintes d'une contagion de la crise de la dette en zone euro.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la devise européenne valait 1,4383 dollar contre 1,4324 dollar jeudi à 21H00 GMT.
La monnaie unique européenne baissait face au yen à 111,02 yens contre 111,37 yens jeudi soir.
Le dollar reculait aussi face à la devise nippone à 77,18 yens contre 77,74 yens la veille, tombant même à 77,01 yens vers 14H00 GMT, un nouveau plus bas depuis quatre mois et demi.
Le billet vert était laminé par la publication vendredi d'une croissance plus faible que prévu du Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au deuxième trimestre, de 1,3% contre 1,8% attendu. Le taux de croissance au premier trimestre a de plus été revu en baisse, à 0,4% contre 1,9% annoncé en juin.
Ces chiffres décevants confirmaient les nets signes de ralentissement de la reprise économique américaine observés ces dernières semaines et était de nature à alimenter les inquiétudes des cambistes sur la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.
En effet, ces chiffres montrent que "la situation économique actuelle est bien pire qu'on ne le pensait", commentait Harm Bandholz, économiste chez UniCredit.
"La dernière récession a été plus profonde et la reprise est plus faible", observait l'économiste, pour qui "il devient vraiment difficile de rester ne serait-ce qu'un tant soit peu optimiste sur les perspectives de l'économie des Etats-Unis".
De plus, le billet vert pliait toujours sous le poids de l'impasse dans laquelle demeurent les discussions entre responsables politiques américains sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis avant la date-butoir du 2 août. Après cette date, le pays risque en effet d'être en situation de défaut de paiement.
Les investisseurs craignent notamment que cette crise ne débouche sur un abaissement de la note des Etats-Unis par les agences d'évaluation financière, même si un accord venait à être trouvé.
"Le temps presse et (...) les hommes politiques américains semblent attelés à détruire de façon méthodique la qualité de valeur refuge qu'offraient jusqu'à présent les actifs américains", et principalement le billet vert, notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
L'euro ne parvenait cependant pas à regrimper durablement au-dessus du seuil de 1,44 dollar, son rebond restant entravé par des craintes persistantes d'une contagion de la crise de la dette au sein de la zone euro.
La principale source d'inquiétude des cambistes était vendredi l'Espagne, pénalisée par des commentaires de l'agence de notation financière Moody's qui a annoncé qu'elle envisageait d'abaisser la note de la dette souveraine de l'Espagne, actuellement à "Aa2", en raison des difficultés budgétaires du pays.
Vers 16H00 GMT, la devise helvétique progressait face à la monnaie européenne à 1,1334 franc suisse pour un euro, après avoir atteint un nouveau sommet inédit à 1,1298 franc. La monnaie helvétique accentuait sa hausse face au billet vert, à 0,7879 franc suisse, après un nouveau record historique à 78,54 franc.
La livre britannique progressait face à l'euro à 87,41 pence, comme face au billet vert à 1,6454 dollar.
L'once d'or a fini à 1.628,50 dollars au fixing du soir contre 1.613,50 dollars jeudi, après avoir grimpé jusqu'à 1.632,80 dollars sur le marché au comptant, un nouveau sommet.
Le yuan chinois a terminé à 6,4370 yuans pour un dollar contre 6,4424 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4383 1,4324 EUR/JPY 111,02 111,37 EUR/CHF 1,1334 1,1473 EUR/GBP 0,8741 0,8753 USD/JPY 77,18 77,74 USD/CHF 0,7879 0,8010 GBP/USD 1,6454 1,6361