L'euro tentait de se redresser face au dollar jeudi, dans un marché cependant toujours tiraillé entre l'impasse politique sur la dette américaine et un regain d'inquiétude sur la crise des dettes en zone euro après l'abaissement par Standard and Poor's de la note de la Grèce.
Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), la devise européenne valait 1,4376 dollar contre 1,4363 dollar mercredi à 21H00 GMT. En début d'échanges asiatiques mercredi, l'euro avait atteint 1,4536 dollar, un plus haut depuis le 5 juillet.
La monnaie unique européenne baissait face au yen à 111,68 yens contre 111,98 yens mercredi soir.
Le dollar reculait également face à la devise nippone à 77,68 yens contre 77,96 yens la veille.
L'agence de notation financière Standard and Poor's a annoncé mercredi qu'elle abaissait de deux crans, à CC contre CCC auparavant, la note de la dette de la Grèce, en raison du risque de défaut de paiement du pays.
Standard and Poor's a assorti cette note d'une "perspective négative", signifiant ainsi qu'elle envisage une nouvelle dégradation dans les mois à venir.
L'agence estime que le nouveau plan d'aide à la Grèce de près de 160 milliards d'euros, sur lequel les dirigeants européens se sont entendus le 21 juillet, "équivaut à un défaut partiel" de paiement et se traduira "probablement par des pertes pour les créanciers privés".
Outre cette annonce, le marché digérait également les propos tenus mercredi par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble. Ce dernier a indiqué qu'il refusait de "signer un chèque en blanc" pour le rachat d'obligations de pays en difficulté par le Fonds de secours européen (FESF).
Lors du sommet européen extraordinaire de Bruxelles, les dirigeants de la zone euro ont décidé d'autoriser le FESF à procéder à des rachats sur le marché secondaire de la dette, un moyen pour tenter de couper court à la crise de la dette et éviter la contagion.
La décision de Moody's d'abaisser de deux crans la note de Chypre à "Baa1", en raison des craintes sur la situation budgétaire du pays, a également pesé sur l'euro.
Dans ce contexte, "l'euro est en train de devenir une +monnaie non grata+", une devise dont s'écartent les cambistes, commentaient les analystes de Commerzbank.
"Mais les choses ne se présentent pas beaucoup mieux de l'autre côté de l'Atlantique", notaient les analystes.
En effet, aux Etats-Unis, l'absence d'avancée dans les discussions entre républicains et démocrates pour relever le plafond de la dette américaine à cinq jours de l'échéance, après laquelle le pays risque d'être en situation de défaut de paiement, pèse toujours sur le dollar.
Les investisseurs craignent notamment que cette crise ne débouche sur un abaissement de la note des Etats-Unis, même si un accord venait à être trouvé.
De plus, les inquiétudes sur la vigueur de la reprise de la première économie mondiale ont été alimentée mercredi par une baisse surprise des commandes de biens durables en juin.
En outre, la Réserve fédérale américaine (Fed) a estimé mercredi que le rythme de croissance de la première économie mondiale avait récemment ralenti, selon l'édition de juillet de son "Livre beige", un rapport qui sert de base aux discussions sur la politique monétaire.
Vers 09H00 GMT, la devise helvétique restait presque stable face à la monnaie européenne à 1,1522 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,8012 franc suisse.
La livre britannique était stable face à l'euro à 87,94 pence, et montait face au billet vert à 1,6348 dollar.
L'once d'or valait 1.617,75 dollars contre 1.625 dollars mercredi soir.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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09H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4376 1,4363 EUR/JPY 111,68 111,98 EUR/CHF 1,1522 1,1515 EUR/GBP 0,8794 0,8797 USD/JPY 77,68 77,96 USD/CHF 0,8012 0,8014 GBP/USD 1,6348 1,6328