L'euro creusait ses pertes face au dollar lundi, tombant même brièvement sous 1,40 dollar pour la première fois depuis sept semaines, plombé par un regain de la crainte d'une contagion de la crise de la dette en zone euro, notamment à l'Italie.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4028 dollar contre 1,4258 dollar vendredi soir vers 21H00 GMT, après être tombé à 1,3987 dollar vers 15H00 GMT, un plus bas depuis le 23 mai.
L'euro reculait également face à la devise nippone, à 112,74 yens contre 114,90 yens vendredi.
Le dollar perdait du terrain face au yen à 80,37 yens contre 80,55 yens vendredi soir.
"La monnaie unique a pris une énorme claque lundi, plombée par le fait que les responsables européens ne parviennent pas à enrayer la spirale de défiance du marché sur leur capacité à trouver une solution à la crise des dettes souveraines" en zone euro, commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Alors que les ministres des Finances de la zone euro étaient réunis lundi à Bruxelles pour tenter de mettre sur pied un deuxième plan d'aide à la Grèce, les inquiétudes sur une possible contagion de la crise à l'Italie s'intensifaient.
Preuve de la défiance des investisseurs, le taux de rendement des obligations italiennes à 10 ans évoluaient lundi à des plus hauts inédits depuis la création de la zone euro.
Dans ce contexte de tensions sur le marché obligataire et de chute du cours des actions des banques italiennes, "il semble que l'Italie se soit invitée à la table des discussions (lundi), au côté des débats sur un deuxième plan d'aide pour la Grèce", notait Jane Foley, analyste chez Rabobank.
Les responsables européens se sont retrouvés lundi à Bruxelles pour une réunion aux allures de sommet de crise, alors qu'ils peinent toujours à s'accorder sur les termes d'un deuxième plan d'aide à la Grèce.
La principale pierre d'achoppement demeure les modalités d'une participation des créanciers privés du pays - banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissement - à un deuxième plan d'aide, évalué à un peu plus de 100 milliards d'euros de prêts.
"On est devant quelque chose qui est plus systémique" que le seul cas de la Grèce, qui "concerne la stabilité de la zone euro dans son ensemble", a prévenu la ministre espagnole des Finances, Elena Salgado, en arrivant à une réunion avec ses homologues de l'Union monétaire à Bruxelles qui a débuté vers 15H00 (13H00 GMT) et devrait s'achever dans la soirée.
De plus, la confiance des investisseurs, "déjà mise à mal par les mauvais chiffres de l'emploi américain pour juin diffusés vendredi, était chahutée par un bond de l'inflation en Chine, ce qui alimente les craintes de voir Pékin mettre les bouchées doubles pour tenter de refroidir une croissance au bord de la surchauffe, et d'aggraver le ralentissement de la reprise économique mondiale", relevait Ilya Spivak, analyste chez FXCM.
Vers 16H00 GMT, la devise helvétique, valeur refuge, progressait face à la monnaie unique européenne, à 1,1713 franc suisse pour un euro, après être montée à 1,1672 franc, un record inédit. La devise grimpait face au billet vert à 0,8349 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique montait face à l'euro à 88,08 pence, mais reculait face au billet vert à 1,5927 dollar pour une livre.
L'once d'or a terminé à 1.555,50 dollars au fixing du soir contre 1.541,50 dollars vendredi soir, après être monté à 1.557,05 dollars, un sommet depuis près de trois semaines.
Le yuan chinois a fini à 6,4671 yuans pour un dollar contre 6,4648 yuans vendredi.
Cours de lundi Cours de vendredi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4028 1,4258 EUR/JPY 112,74 114,90 EUR/CHF 1,1713 1,1932 EUR/GBP 0,8808 0,8885 USD/JPY 80,37 80,55 USD/CHF 0,8349 0,8368 GBP/USD 1,5927 1,6048