L'euro a fortement reculé face au billet vert vendredi, retombant largement sous 1,44 dollar, pénalisé par les désaccords entre les différentes parties sur la solution à apporter pour soulager les problèmes budgétaires de la Grèce.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4348 dollar contre 1,4509 dollar jeudi soir à la même heure, après avoir tutoyé le seuil de 1,47 dollar pour la première fois depuis un mois lundi.
L'euro baissait aussi face à la devise japonaise à 115,22 yens contre 116,52 yens la veille.
Le dollar était stable face au yen à 80,31 yens, comme jeudi soir.
"Les problèmes de la Grèce semblent être devenus un facteur plus puissant dans la relation euro-dollar que les perspectives de futures relèvement du taux d'intérêt directeur de la Banque centrale européenne", ont noté les analystes d'Unicredit.
L'euro a poursuivi son repli entamé après les commentaires jeudi du président de la BCE Jean-Claude Trichet suggérant un relèvement en juillet.
Une hausse des taux et les attentes d'un relèvement renforcent l'attractivité d'une monnaie, notamment face au dollar qui offre un rendement proche de zéro depuis fin 2008.
Mais les investisseurs semblaient se concentrer de nouveau sur le manque de consensus en Europe sur la façon de soutenir financièrement la Grèce, en grande difficulté budgétaire.
"L'insistance de l'Allemagne à ce que des créanciers privés partagent le coût du second plan d'aide proposé pour la Grèce est en train d'être débattue par le groupe de travail de la zone euro chargé d'aboutir à un plan cohérent d'ici le 24 juin", a souligné Samarjit Shankar, de BNY Mellon.
Mais "la BCE a rejeté toute implication directe dans le processus", a ajouté l'analyste.
La BCE reste catégoriquement opposée à toute forme de restructuration de la dette grecque.
"Notre position est claire et nous l'avons signifié aux gouvernements européens: pas +d'événement de crédit+, pas de défaut de paiement", a déclaré jeudi Jean-Claude Trichet, excluant "toute participation des créanciers privés qui ne serait pas volontaire".
"Comme aucun camp ne semble prêt à céder du terrain sur le sujet, la pression sur les pays dits de la périphérie de la zone euro va rester intense", et continuer de peser sur l'euro à court terme, a estimé Jane Foley de Rabobank.
Les rendements des obligations grecques et portugaises se sont encore tendus vendredi, reflets de cette pression.
Les monnaies européennes ont également souffert d'indicateurs décevants, au niveau de la production industrielle, tant dans la zone euro qu'au Royaume-Uni, mais aussi en Suède.
Vers 21H00 GMT, la devise helvétique progressait face à la monnaie unique européenne, à 1,2095 franc suisse pour un euro, et se stabilisait face au billet vert, à 0,8429 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique progressait face à l'euro à 88,47 pence, mais baissait face au billet vert à 1,6233 dollar.
La monnaie chinoise a fini à 6,4801 yuans pour un dollar contre 6,4759 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4348 1,4509 EUR/JPY 115,22 116,52 EUR/CHF 1,2095 1,2209 EUR/GBP 0,8847 0,8864 USD/JPY 80,31 80,31 USD/CHF 0,8429 0,8414 GBP/USD 1,6233 1,6365