L'euro chutait lourdement face au billet vert vendredi, retombant sous 1,44 dollar, un regain d'inquiétudes sur la crise grecque prenant le pas sur le fait que la Banque centrale européenne (BCE) ait préparé jeudi le terrain pour une hausse de son taux directeur en juillet.
Vers 16H00 GMT (17H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4365 dollar contre 1,4509 dollar jeudi soir à 21H00 GMT. La monnaie unique, qui avait côtoyé lundi le seuil de 1,47 dollar pour la première fois depuis un mois, est tombée à 1,4353 dollar vendredi vers 15H05 GMT, retrouvant des niveaux plus vus depuis une semaine.
L'euro baissait aussi face à la devise japonaise à 115,27 yens contre 116,52 yens la veille.
Le dollar reculait également face au yen à 80,24 yens contre 80,31 yens jeudi soir.
"L'euro n'a pas réussi à tirer parti du message, très attendu, du président de la BCE Jean-Claude Trichet, qui, en utilisant l'expression de +grande vigilance+ face à l'inflation, a suggéré que le taux directeur de l'institution pourrait être relevé en juillet", commentait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.
Une hausse des taux et les attentes d'un tel relèvement renforcent l'attractivité de la monnaie européenne face au dollar, qui offre un rendement proche de zéro depuis fin 2008.
"Ces déclarations auraient dû suffire à porter l'euro, mais c'était sans compter" les inquiétudes sur les dettes souveraines en zone euro, qui ont fait un retour en force jeudi, notait M. Halpenny. En effet, la BCE a pris, sur la crise grecque, une position opposée à l'Allemagne, soufflant ainsi un nouveau vent d'incertitude sur le marché.
La BCE reste catégoriquement opposée à toute forme de restructuration de la dette grecque, se montrant ouvertement "critique" envers les gouvernements qui l'envisagent.
"Notre position est claire et nous l'avons signifié aux gouvernements européens: pas +d'événement de crédit+, pas de défaut de paiement", a déclaré jeudi son président Jean-Claude Trichet, excluant "toute participation des créanciers privés qui ne serait pas volontaire".
Aux yeux de la plupart des observateurs, un allongement de la maturité des obligations grecques en circulation, comme le propose l'Allemagne, constituerait un "événement de crédit" qui désigne toute action sur les titres de dette grecque qui conduirait les agences de notation à dégrader leur avis sur la solvabilité du pays.
"Le marché est particulièrement affecté par le désaccord persistant entre la BCE et l'Allemagne sur un éventuel deuxième plan d'aide pour la Grèce", commentait Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com.
"L'Allemagne a réitéré (vendredi) qu'elle souhaite que le secteur privé participe à tout éventuel nouveau soutien à la Grèce, alors que la BCE s'y oppose", relevait Mme Brooks.
Dans ce contexte, "les cambistes ne veulent pas garder leurs euros, et s'en débarrassent en masse", poursuivait-elle.
Et "comme aucun camp ne semble prêt à céder du terrain sur le sujet, la pression sur les pays dits de la périphérie de la zone euro va rester intense", et continuer de peser sur l'euro à court terme, expliquait Jane Foley de Rabobank.
Vers 16H00 GMT, la devise helvétique progressait face à la monnaie unique européenne, à 1,2090 franc suisse pour un euro, et se stabilisait face au billet vert, à 0,8416 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique progressait face à l'euro à 88,39 pence, mais baissait face au billet vert à 1,6252 dollar.
L'once d'or a terminé à 1.529,25 dollars au fixing du matin contre 1.537,75 dollars jeudi soir.
La monnaie chinoise a fini à 6,4801 yuans pour un dollar contre 6,4759 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4365 1,4509 EUR/JPY 115,27 116,52 EUR/CHF 1,2090 1,2209 EUR/GBP 0,8839 0,8864 USD/JPY 80,24 80,31 USD/CHF 0,8416 0,8414 GBP/USD 1,6252 1,6365