L'euro accentuait son repli face au dollar vendredi, un regain d'inquiétudes sur la crise grecque prenant le pas sur le fait que la Banque centrale européenne (BCE) a préparé jeudi le terrain pour une nouvelle hausse de son taux d'intérêt directeur en juillet.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4459 dollar contre 1,4509 dollar jeudi soir à 21H00 GMT. La monnaie unique, qui avait côtoyé lundi le seuil de 1,47 dollar pour la première fois depuis un mois, est tombée à 1,4443 dollar vendredi vers 10H50 GMT, retrouvant des niveaux plus vus depuis une semaine.
L'euro baissait aussi face à la devise japonaise à 115,88 yens contre 116,52 yens la veille.
Le dollar reculait également face au yen à 80,14 yens contre 80,31 yens jeudi soir.
"L'euro n'a pas réussi à tirer parti du message, très attendu, du président de la BCE Jean-Claude Trichet, qui, en utilisant l'expression de +grande vigilance+ face à l'inflation, a suggéré que le taux directeur de l'institution pourrait être relevé en juillet", commentait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.
Une hausse des taux et les attentes de relèvement renforcent l'attractivité de la monnaie européenne face au dollar, qui offre un rendement très faible, la Réserve fédérale américaine (Fed) maintenant son taux proche de zéro depuis fin 2008.
"Ces déclarations auraient en soi dû suffire à porter l'euro, mais c'était sans compter" les inquiétudes sur les dettes souveraines en zone euro, qui ont fait un retour en force jeudi, notait M. Halpenny. En effet, la BCE a pris, sur la crise grecque, une position opposée à l'Allemagne, soufflant ainsi un nouveau vent d'incertitude sur le marché.
M. Trichet a signifié que la banque centrale européenne restait catégoriquement opposée à toute forme de restructuration, se montrant ouvertement "critique" envers les gouvernements qui l'envisagent, relevaient des économistes.
"Notre position est claire et nous l'avons signifié aux gouvernements européens: pas +d'événement de crédit+, pas de défaut de paiement", a-t-il déclaré jeudi, excluant "toute participation des créanciers privés qui ne serait pas volontaire".
Aux yeux de la plupart des observateurs, un allongement de la maturité des obligations grecques en circulation, comme le propose l'Allemagne, constituerait un "événement de crédit" qui désigne toute action sur les titres de dette grecque qui conduirait les agences de notation à dégrader leur avis sur la solvabilité du pays.
"Comme aucun camp ne semble prêt à céder du terrain sur le sujet, la pression sur les pays dits de la périphérie de la zone euro va rester intense", et continuer de peser sur la monnaie unique à court terme, expliquait Jane Foley, analyste chez Rabobank.
Mais les discussions battaient leur plein vendredi.
Un porte-parole de la Commission européenne a déclaré vendredi que la zone euro "analyse la faisabilité d'un rééchelonnement" de la dette grecque sur une base volontaire de la part des créanciers.
Vers 13H00 GMT la devise helvétique progressait légèrement face à la monnaie unique européenne, à 1,2182 franc suisse pour un euro, mais baissait légèrement face au billet vert, à 0,8424 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique baissait face à l'euro à 88,81 pence, comme face au billet vert à 1,6279 dollar.
L'once d'or a terminé à 1.541 dollars au fixing du matin contre 1.537,75 dollars jeudi soir.
La monnaie chinoise a fini à 6,4801 yuans pour un dollar contre 6,4759 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4459 1,4509 EUR/JPY 115,88 116,52 EUR/CHF 1,2182 1,2209 EUR/GBP 0,8881 0,8864 USD/JPY 80,14 80,31 USD/CHF 0,8424 0,8414 GBP/USD 1,6279 1,6365