L'euro remontait face au dollar jeudi, après avoir pâti en début de journée de craintes d'une possible restructuration de la dette de la Grèce, des indicateurs renforçant l'idée d'une politique monétaire généreuse aux Etats-Unis dans les mois à venir.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,4488 dollar contre 1,4440 dollar mercredi à la même heure. Lundi et mercredi, la monnaie unique européenne avait atteint 1,4520 dollar, un sommet depuis le 14 janvier 2010.
L'euro se stabilisait face à la devise nippone à 120,97 yens contre 121,01 yens mercredi.
Le dollar reculait face au yen à 83,47 yens contre 83,79 yens la veille.
"Ce qui se passe avec les pays de la périphérie (de la zone euro) a d'abord pesé sur l'euro, mais il semble que les gens reviennent vers l'euro, parce qu'à long terme ils pensent qu'il va se renforcer face au dollar", a expliqué Mary Nicola, de BNP Paribas.
L'euro est soutenu par la position ferme de la Banque centrale européenne (BCE) face à l'inflation, qui l'a poussée à relever ses taux la semaine dernière pour la première fois depuis trois ans.
Une hausse des taux augmente le rendement de la monnaie par rapport aux autres devises.
Aux Etats-Unis en revanche, la hausse des prix à la production est ressortie moins forte que prévu: +0,7% en mars sur un mois, contre +1,6% en février, selon des chiffres publiés jeudi, à la veille de la diffusion des statistiques des prix à la consommation, référence pour mesurer l'inflation.
Sur le front de l'emploi par ailleurs, les nouvelles inscriptions au chômage sont remontées de 7% la semaine dernière, alors que les analystes s'attendaient à les voir rester stables.
La banque centrale américaine (Fed) "va maintenir" sa politique monétaire très généreuse, avec des taux proches de zéro et des injections de liquidités sur les marchés, a avancé Mme Nicola.
"La plupart des commentaires en faveur d'un resserrement monétaire ne se confirment pas dans les statistiques", a ajouté l'analyste.
En début de journée, l'euro avait été ébranlé par des spéculations sur une possible restructuration de la dette grecque.
Dans un entretien au quotidien Die Welt, le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble a indiqué que "des mesures supplémentaires" pourraient être prises pour trouver une solution à l'endettement de la Grèce.
"La Grèce pourrait à terme avoir besoin d'étalonner ou de restructurer sa dette (...) mais nous ne pensons pas qu'un tel processus soit imminent", a tempéré Franz Engels, de Barclays Capital.
Le marché s'inquiète des conséquences, potentiellement désastreuses, qu'aurait une telle décision sur le secteur bancaire européen.
"La crise des dettes publiques peut influencer les décisions de politique monétaire de la BCE, mais cela ne devrait pas entraver sa volonté de contrôler l'inflation", a estimé Jane Foley, de Rabobank, rappelant que le marché "s'attend à plus de deux hausses des taux de la BCE d'ici à la fin de l'année".
Vers 21H00 GMT, la livre britannique montait face à la monnaie unique européenne à 88,62 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6348 dollar.
La monnaie helvétique progressait face à la monnaie européenne à 1,2927 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,8916 franc suisse pour un dollar.
La monnaie chinoise a terminé à 6,5313 yuans pour un dollar, contre 6,5334 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
---------------------------------
21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4488 1,4440 EUR/JPY 120,97 121,01 EUR/CHF 1,2927 1,2940 EUR/GBP 0,8862 0,8876 USD/JPY 83,47 83,79 USD/CHF 0,8916 0,8961 GBP/USD 1,6348 1,6265