L'euro se stabilisait face au dollar jeudi, après une séance en dents de scie, dans un marché prudent, tiraillé entre inquiétudes persistantes sur les dettes souveraines de la zone euro et indicateurs économiques américains décevants.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), l'euro valait 1,4452 dollar contre 1,4440 dollar mercredi à 21H00 GMT. Lundi et mercredi, la monnaie unique européenne avait atteint 1,4520 dollar, un sommet depuis le 14 janvier 2010.
L'euro baissait face à la devise nippone à 120,39 yens contre 121,01 yens mercredi.
Le dollar reculait face au yen à 83,30 yens contre 83,79 yens la veille.
La monnaie unique européenne restait ébranlée par des spéculations sur une possible restructuration de la dette grecque.
Dans un entretien au quotidien Die Welt diffusé jeudi, le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble a indiqué que "des mesures supplémentaires" pourraient être prises pour trouver une solution à l'endettement de la Grèce.
"La Grèce pourrait à terme avoir besoin d'étalonner ou de restructurer sa dette (...) mais nous ne pensons pas qu'un tel processus soit imminent", tempérait Franz Engels, de Barclays Capital.
Un tel scénario mettrait l'économie du pays "à genoux" et entraînerait la faillite d'une grande partie du système bancaire, a mis en garde de son côté Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), dans un entretien au journal italien Il Sole 24 Ore publié jeudi.
"Ces propos mettent clairement en lumière ce qui arrivera à une partie du secteur bancaire européen si l'inévitable (la restructuration de la dette grecque, ndlr) se produit...", soulignait Stephen Gallo, de Schneider FX.
"Ce n'est pas particulièrement de bon augure pour l'euro, et cela rappelle que les dettes souveraines sont toujours le plus important enjeu à court terme pour la zone euro", ajoutait-il.
Au Portugal, en proie à une grave crise budgétaire et politique, le gouvernement démissionnaire et l'opposition ont décidé mercredi d'ouvrir des négociations discrètes afin de s'entendre sur le futur programme d'austérité, condition préalable d'une aide financière internationale.
L'euro devrait cependant rester soutenu par la perspective de nouveaux relèvements des taux de la BCE, tempéraient d'autres analystes.
"La crise des dettes publiques peut influencer les décisions de politique monétaire de la BCE, mais cela ne devrait pas entraver sa volonté de contrôler l'inflation", a estimé Jane Foley, de Rabobank, rappelant que le marché "s'attend à plus de deux hausses des taux de la BCE d'ici à la fin de l'année".
La BCE avait annoncé la semaine dernière la première hausse depuis trois ans de son taux directeur afin de lutter contre l'envolée de l'inflation.
Le dollar faisait pour sa part toujours l'objet d'une certain prudence de la part des cambistes, après l'annonce d'une remontée des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis.
Vers 16H00 GMT, la livre britannique montait face à la monnaie unique européenne à 88,43 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6342 dollar.
La monnaie helvétique progressait face à la monnaie européenne à 1,2907 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,8929 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a terminé à 1.465,75 au fixing du soir contre 1.457,50 dollars mercredi.
La monnaie chinoise a terminé à 6,5313 yuans pour un dollar, contre 6,5334 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4452 1,4440 EUR/JPY 120,39 121,01 EUR/CHF 1,2907 1,2940 EUR/GBP 0,8843 0,8876 USD/JPY 83,30 83,79 USD/CHF 0,8929 0,8961 GBP/USD 1,6342 1,6265