Le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, critique mercredi sur son blog la réforme fiscale annoncée par le gouvernement dans un éditorial intitulé "solidarité des fortunés contre l'impôt". (bertranddelanoe.net)
"Cette réforme fiscale, que le ministre du Budget cherche à nous présenter comme politiquement équilibrée, socialement juste et budgétairement neutre (...) c'est en réalité, une fois de plus, une réforme visant à alléger fortement l'impôt des Français les plus riches", écrit M. Delanoë.
Il fait valoir que l'allègement de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) prévu par la réforme représente pour les contribuables concernés un "gain supérieur à la perte liée à la suppression du boulier fiscal".
L'augmentation des droits de succession "ne concernera que les héritages supérieurs à 4 millions d'euros (donc une infime proportion des foyers français). Et cet impôt n'intervient par définition qu'une fois dans la vie d'une famille, quand les mesures annoncées aujourd'hui sur l'ISF bénéficieront chaque année à tous leurs heureux bénéficiaires", poursuit le maire de Paris, qui parle d'une "injustice de plus, et peut-être celle de trop".
"Alors que le capital est scandaleusement sous-taxé par rapport au travail, le gouvernement fait, encore une fois, le choix de donner à ceux qui ont, tout en continuant à prendre à ceux qui n'ont pas", écrit M. Delanoë.
Il estime qu'en période de "crise sociale très profonde", "il y aurait des réformes bien plus impérieuses (...) pour remettre à l'endroit un système de plus en plus inefficace et injuste, et de moins en moins progressif".
"De l'impôt de solidarité sur la fortune, il ne restera pas grand-chose. En revanche, la solidarité des fortunés contre l'impôt s'est installée comme une norme, comme un pouvoir, et il faudra l'abolir. C'est l'une des responsabilités majeures de la gauche, de savoir porter cette exigence, cette espérance, cet appel à un peu plus de justice", conclut-il.
Pour sa réforme de la fiscalité du patrimoine, le gouvernement a finalement tranché en faveur d'un simple aménagement de l'ISF, le scénario le plus consensuel au sein de la majorité, en décidant notamment de taxer plus lourdement les successions pour la financer.