Le calendrier européen s'est accéléré depuis le dernier Conseil Européen des 24 et 25 mars.
- L'autorisation de créer le Mécanisme Européen de Stabilité (MES), qui prendra mi-2013 le relais de manière permanente de l'actuel Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) mis en place dans l'urgence en 2010, sera ajoutée à l'article 136 du Traité, les derniers préparatifs pour répondre aux procédures nationales étant en cours pour une signature au plus tard fin juin 2011. Allemagne et France y contribueront à hauteur de 47,532%, la France comptant pour 20%.
- Les nouveaux « stress tests » du système bancaire européen sont en cours également. La liste des 90 banques qui sont soumises à ces test de résistances vient d'être publiée par l'EBA, l'Autorité Bancaire Européenne (liste complète disponible ici)
- La demande d'assistance du Portugal sous la contrainte de la flambée des taux d'intérêts portugais a tendance par ailleurs à mettre fin au jeu des spéculations qui sévissait depuis des semaines.
Enfin, le programme de rachat d'obligations gouvernementales des pays européens les plus fragiles par la BCE dénommé Securities Market Program (SMP) destiné à contenir l'envolée de leur taux d'intérêts est quant à lui stabilisé à 77 milliards d'euros depuis plusieurs semaines (source : Bloomberg)
La principale et dernière inconnue européenne réside désormais dans le résultat des stress tests bancaires et des outils qu'utilisera la BCE pour son assistance aux banques en terme de liquidités dans un panorama où la visibilité est donc redevenue meilleure après les multiples tergiversations de ces derniers mois et même si la problématique de fond concernant la dette reste lourde et durable, aucun assainissement budgétaire n'étant encore véritablement présent en Europe.
A ces différents facteurs favorables à l'appréciation de l'euro vient s'ajouter le relèvement de 0,25 % à 1,25 % du taux directeur de la BCE la semaine dernière pour faire face à la poussée inflationniste qu'engendre la hausse des matières premières et qui se répand dans l'économie via les prix à la production.
Le différentiel de rémunération entre l'euro et le dollar évolue en faveur de la devise européenne qui apparaît plus attractive.
Le débordement de 1,4280-1,4330 met 1,50-1,515 en ligne de mire avec une résistance intermédiaire sur 1,4580-1,4680 qui pourrait engendrer une reprise de souffle temporaire. L'invalidation du scénario haussier se situe sur rupture des importantes résistances récemment franchies et devenues support (doubles parallèles)