L'euro poursuivait sa progression face au dollar jeudi, les attentes d'un relèvement du taux d'intérêt directeur de la Banque centrale européenne (BCE) dès la semaine prochaine étant renforcées par l'accélération de l'inflation en mars dans la zone euro.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), l'euro valait 1,4205 dollar contre 1,4129 dollar mercredi à 21H00 GMT, après être monté à 1,4233 dollar vers 09H15 GMT, un plus haut depuis dix jours.
L'euro grimpait aussi face à la devise nippone à 117,50 yens contre 117,08 yens la veille, après avoir atteint 117,90 yens vers 10H00 GMT, un sommet depuis le 13 mai.
Le dollar se stabilisait face à la monnaie japonaise à 82,72 yens contre 82,87 yens mercredi soir.
L'inflation s'est encore accéléré en mars dans la zone euro, à 2,6% sur un an, selon une première estimation publiée jeudi, dépassant pour le quatrième mois consécutif le seuil de 2% surveillé par la BCE.
Ce chiffre "bien supérieur aux attendes (...) transforme en certitude le fait que la prochaine réunion de la BCE verra le début d'un cycle de resserrement monétaire" en zone euro, commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
La hausse des taux est la principale arme dont dispose une banque centrale pour contrer l'inflation.
Début mars, le président de la BCE Jean-Claude Trichet avait jugé une hausse du taux directeur de l'institution, maintenu au niveau très bas de 1% depuis mai 2008, "possible" en avril pour contrer l'accélération de l'inflation en zone euro.
Cependant, "étant données les conditions précaires dans laquelle se trouvent les pays dits de la périphérie de la zone euro, tout resserrement monétaire ne ferait qu'élargir le gouffre qui les sépare des économies robustes du nord de l'Europe", prévenait M. Hewson.
Ce fossé était d'ailleurs mis en relief jeudi par la nouvelle baisse du chômage en Allemagne, dont le taux, en données corrigées des variations saisonnières, s'est établi à 7,1% en mars, son niveau le plus bas depuis le début de ces statistiques en 1992.
A l'opposé restent prédominantes les craintes d'une contagion à d'autres économies fragiles de l'Union européenne (UE) de la crise de la dette qui a déjà poussé la Grèce et l'Irlande à faire appel à une aide extérieure pour rétablir leurs finances publiques.
Les cambistes scrutaient aussi la publication jeudi d'un bulletin de santé du secteur bancaire irlandais, déjà presque complètement nationalisé, l'Etat ayant été forcé depuis deux ans de prendre le contrôle de plusieurs établissements au bord du gouffre à cause de pertes colossales essuyées sur le marché du crédit.
Aux Etats-Unis, les cambistes digéraient l'annonce d'une baisse pour la troisième semaine consécutive des nouvelles inscriptions au chômage, au lendemain de chiffres robustes de l'emploi dans le secteur privé en mars, et à la veille de la publication du rapport mensuel officiel sur l'emploi et le chômage, l'un des principaux indicateurs pour mesurer la vigueur de la reprise américaine.
Vers 13H00 GMT, la livre britannique baissait face à la monnaie unique européenne à 88,36 pence pour un euro, et se stabilisait face au billet vert à 1,6080 dollar.
La monnaie helvétique reculait face à la monnaie européenne à 1,2991 franc suisse pour un euro, mais remontait face au billet vert à 0,9145 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a fini à 1.431 dollars au fixing du matin contre 1.425,50 dollars mercredi soir.
Le yuan chinois a terminé à 6,5483 yuans pour un dollar contre 6,5561 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4205 1,4129 EUR/JPY 117,50 117,08 EUR/CHF 1,2991 1,2973 EUR/GBP 0,8836 0,8784 USD/JPY 82,72 82,87 USD/CHF 0,9145 0,9179 GBP/USD 1,6074 1,6080