Le franc suisse s'est relâché jeudi après l'annonce de la banque centrale helvétique qu'elle gardait inchangé son taux directeur, mais la monnaie suisse continuait de servir de valeur refuge face à la catastrophe au Japon et les révoltes dans les pays arabes.
Après avoir atteint mercredi soir un plus haut historique à 0,8898 franc pour un dollar, la devise suisse s'est relâchée jeudi face au billet vert et s'échangait à 09H24 GMT à 0,9032 franc pour un dollar.
"Notre objectif des 0,9 a donc enfin été atteint et même pulvérisé. Quel est le prochain objectif ? 0,8750 ?", se sont interrogés les analystes de Pictet, qui s'attendent à voir la devise suisse fluctuer en fin de semaine entre 0,89 et 0,91 USD/CHF.
La monnaie helvétique s'est également repliée face à la monnaie unique européenne, après avoir atteint mercredi soir un plus haut à 1,2422 franc pour un euro. Le franc s'échangeait ainsi jeudi matin à 1,2650 franc pour un euro.
La devise helvétique "risque de devenir la monnaie refuge par excellence en cas de catastrophe nucléaire au Japon et des développements toujours plus violents dans les pays du Moyen-Orient", a souligné Pictet dans une note.
La Banque nationale suisse (BNS, banque centrale), qui a laissé jeudi son taux directeur inchangé entre 0% et 0,75%, a averti que "les exportations de marchandises ont nettement perdu de leur vigueur depuis le printemps 2010 en raison de la fermeté persistante du franc".
Le ministère de l'Economie a pour sa part indiqué que "de nombreuses entreprises déplorent (...) une perte de compétitivité importante par rapport à leurs concurrents étrangers en raison de l'évolution du cours de change".
Mais les analystes d'ING ont estimé que la cherté du franc avait un effet modérateur sur l'inflation, le prix du baril de pétrole ayant ainsi augmenté sur un an de 30% en dollar, mais seulement de 20% en franc suisses.