La présidente du Medef n'a pas souhaité dimanche se prononcer sur l'ISF, puisqu'il concerne "la fiscalité des particuliers", mais Laurence Parisot a jugé "sain" qu'il y ait un débat sur la nécessité d'un impôt sur le patrimoine.
Interrogé sur iTELE, la patronne des patrons a rappelé que la mission du Medef était "de défendre et de promouvoir les entreprises" et que ce dernier n'avait "pas vocation par conséquent à parler de la fiscalité des particuliers" et donc de l'ISF.
"Sous réserve", a-t-elle précisé immédiatement, "qu'on soit capable d'apprécier, de bien mesurer si ce type d'impôt à un impact positif ou négatif sur l'activité économique".
Elle a d'ailleurs estimé que l'ISF était "principalement" à l'origine de la disparition, en France, "depuis 30 ans", "d'un tissu d'entreprises de taille moyenne, de taille intermédiaire". "Beaucoup de familles ont été amenées à céder leur entreprise", a-t-elle expliqué.
Cela a également "permis à de grands groupes français de devenir des leaders mondiaux, (...) en acquérant des pépites de taille moyenne", a-t-elle ajouté.
Mais Mme Parisot a estimé "très sain" qu'il "y ait un vrai débat sur une nécessité ou pas d'une imposition spécifique sur le patrimoine".
Et trouvé "très utile" que ce débat, "grâce au rapport de la Cour des comptes", s'incrivent dans une comparaison avec l'Allemagne, "en ce moment le meilleur de la classe".
"Espérons qu'avec ces éléments fiscaux, on intègre les enjeux plus globaux de stratégie économique", a-t-elle conclu.
Le gouvernement réfléchit à une réforme de la fiscalité du patrimoine qu'il veut boucler en mai et dont le président Nicolas Sarkozy a fait l'un des derniers grands chantiers de son quinquennat.
Elle va passer par la suppression du bouclier fiscal et la sortie de 300.000 foyers de l'impôt sur la fortune (ISF), qui doit être réformé.