La Chine a beau avoir l'imprimerie de devises la plus grande du monde, elle est actuellement débordée par la demande de yuans, selon un représentant de la banque centrale mercredi, sur fond d'envolée du crédit et d'afflux de devises étrangères aussitôt converties en devise locale.
La remarque du vice gouverneur de la Banque centrale de Chine, Ma Delun, sur le site de l'établissement financier, illustre le défi posé aux autorités chinoises pour contrôler la valeur du yuan et l'entrée de devises étrangères.
En Chine, plus de 30.000 personnes travaillent au sein de l'imprimerie nationale chargée d'imprimer les billets en yuans, et ils se sont récemment vus proposer des primes afin d'effectuer des heures supplémentaires et de pouvoir répondre à la demande, en hausse de 20% en 2010, selon M. Ma.
Mais ces mesures n'ont pas suffi et "la croissance de la capacité de production de yuans n'a pas réussi à répondre à la croissance de la demande de yuans", a déclaré M. Ma, précisant que la banque centrale a également du mal à lutter contre la contrefaçon grandissante et la circulation de faux billets de plus en plus sophistiqués.
La Chine avait 4.230 milliards de yuans en circulation à la fin novembre (hors dépôts dans les banques), soit environ 80% de plus qu'en 2005, a-t-il souligné.
Cette envolée de la quantité de yuans en circulation coïncide avec la forte demande pour les produits chinois, la hausse des investissements directs étrangers en Chine, la forte augmentation des dépenses publiques et l'envolée des nouveaux crédits accordés par les banques, qui entraînent mécaniquement une forte demande de yuans.
Les devises étrangères entrant en Chine sont le plus souvent drainées par la banque centrale de Chine, qui les convertit en yuans, une mesure qui permet aux autorités chinoises de contrôler étroitement la valeur de sa devise.