De longues files d'attente se formaient jeudi devant les banques en Estonie, deux jour avant le passage de ce pays balte à la monnaie européenne, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Je fais la queue depuis une demi-heure et j'en ai encore probablement pour une heure. Je veux changer mes économies, un peu plus de 45.000 couronnes (3.000 euros)", a déclaré à l'AFP Vladimir, 63 ans, devant une agence de la banque SEB à Tallinn.
"Tout peut arriver. Il se peut que le taux de change de la couronne change plus tard", s'inquiète Maret, 59 ans, devant la même banque.
Créée en 1992 pour remplacer le rouble soviétique après le retour de l'Estonie à l'indépendance vis-à-vis de Moscou, la couronne estonienne a d'abord été arrimée au mark allemand, puis à l'euro aussitôt après la naissance en 2002 de la monnaie unique, au taux de 15,6466 couronnes pour un euro.
"Beaucoup n'ont pas compris qu'ils pourront continuer à payer avec les couronnes encore pendant les quinze premiers jours de janvier. Après, ils pourront échanger leurs couronnes contre des euros dans des banques commerciales" tout au long de 2011, a indiqué à l'AFP Silver Vohu, le porte-parole de la banque SEB.
La banque centrale d'Estonie continuera à changer la monnaie locale contre l'euro au delà de cette période. Aucune date limite n'a été fixée. Les couronnes déposées dans des banques commerciales seront converties en euros automatiquement le 1er janvier.
La police estonienne a appelé les gens à éviter de porter sur eux des sommes importantes. Récemment, une vieille dame se rendant dans un bureau de change s'est fait voler ses économies de 100.000 couronnes (6.390 euros).
En dépit des turbulences en cours dans la zone euro, l'Estonie compte sur la monnaie européenne pour donner une impulsion nouvelle à son économie qui se remet de façon exemplaire d'une crise profonde.
Le 1er janvier, ce pays balte de 1,3 million d'habitants deviendra le 17e membre de la zone euro et le troisième pays ex-communiste à avoir adopté la monnaie commune, après la Slovénie en 2007 et la Slovaquie en 2009.