Les syndicats des industries électriques et gazières (EDF, GDF Suez, etc.) ont dénoncé mardi les projets de décrets transposant la réforme des retraites au régime spécial des salariés de l'énergie, qui "vont au-delà de ce que la loi prévoit".
Lors d'une réunion du Conseil supérieur de l'énergie (CSE, instance de consultation), les cinq syndicats se sont prononcés contre les projets de décrets d'application, dénonçant "l'absence de concertation" sur ce sujet, alors que la réforme des retraites ne s'appliquera qu'en 2017 dans les industries électriques et gazières (IEG), a expliqué à l'AFP Marie-Hélène Gourdin, secrétaire fédérale de la CFDT-Energie.
"A l'unanimité, les syndicats ont voté contre", a confirmé Marie-Claire Cailletaux, (CGT-Energie).
Les projets de décrets ont été ensuite présentés au Conseil d'administration de la Caisse nationale des IEG, qui donnera son avis le 6 janvier. Des syndicats appellent à un rassemblement ce jour là devant le siège de la CNIEG à Paris, "afin de demander la réécriture des décrets", a précisé la CFDT, qui affirme que ces projets de décrets "vont "au delà de ce que la loi prévoit".
Les syndicats dénoncent la suppression de tous les avantages familiaux accordés aux femmes. Dans le cadre de la réforme des régimes spéciaux en 2008, "il y avait eu une négociation qui a abouti à des décrets. On s'était mis d'accord sur des dispositions, dont notamment une sur les mères de famille", qui avaient déjà supprimé les droits au départ anticipé à la retraite pour les mères de un, deux ou trois enfants nés après 2008, a expliqué Mme Gourdin.
"Là, ils vont beaucoup plus loin. Les projets de décrets enlèvent "tous les avantages familiaux aux femmes dès 2017", calquant le régime des IEG sur celui de la Fonction publique, ajoute-t-elle.
En matière de pénibilité, les salariés, qui jusqu'à présent devaient justifier de 15 ans de services actifs (c'est-à-dire de services pénibles et difficiles) à 100%, pour pouvoir partir 5 ans plus tôt en retraite, devront désormais "justifier de 17 ans de service actif, c'est à dire "être exposés deux ans de plus à la pénibilité", déplore-t-elle.