L'euro est tombé mardi sous 1,30 dollar pour la première fois depuis la mi-septembre alors que les marchés s'inquiètent de voir la crise de la dette de la zone euro toucher de nouveaux pays, notamment le Portugal, dont l'agence S&P a menacé d'abaisser la note.
Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,2985 dollar contre 1,3121 dollar lundi vers 22H00 GMT, après être tombé à 1,2969 dollar vers 13H30 GMT, son niveau le plus faible depuis le 15 septembre.
L'euro baissait face à la devise nippone à 108,61 yens contre 110,56 yens la veille, après avoir atteint 108,35 yens vers 14H25 GMT, un plus bas depuis le 15 septembre.
Le dollar reculait également face au yen à 83,63 yens contre 84,25 yens lundi soir.
La monnaie unique européenne, qui dépassait début novembre 1,40 dollar, s'est installée mardi soir sous 1,30 dollar lorsque Standard and Poor's a annoncé envisager d'abaisser la note du Portugal, actuellement de "A-" pour la dette à long terme.
La devise avait déjà brièvement dépassé ce seuil symbolique plus tôt dans la journée, pour la première fois depuis mi-septembre.
"Si l'intention du plan d'aide à l'Irlande de ce week-end était de signifier aux marchés que les ministres européens étaient à la hauteur du défi posé par la crise actuelle, la réaction tend à prouver que cela a lamentablement échoué", a estimé Michael Hewson, de CMC Marketings.
Les autorités européennes ont adopté dimanche un plan de sauvetage de 85 milliards d'euros afin d'aider l'Irlande à renflouer ses banques et rétablir ses finances publiques.
Pourtant, les effets positifs de l'annonce de ce plan n'ont été que très brefs, l'euro partant en chute libre alors que les inquiétudes des investisseurs se tournaient désormais vers le Portugal, mais aussi l'Espagne, également en proie à des difficultés budgétaires majeures.
Alimentant les craintes d'une crise généralisée, "de premiers signes apparaissent, d'une contagion possible aux obligations d'Etat belges et italiennes", a noté M. Hewson.
Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a tenté de rassurer les marchés financiers en soulignant que l'Irlande et la Grèce étaient solvables et que la zone euro dans son ensemble faisait mieux que d'autres économies avancées.
Mais "alors que la crise s'aggrave, et menace les pays au coeur de la zone, la question de l'avenir de l'union monétaire continue de se poser", a averti Marc Chandler, de Brown Brothers Harriman. "Ce qui semblait autrefois absurde ne paraît plus qu'improbable. La situation devient plus désespérée, et l'impensable doit être envisagé".
Le dollar bénéficie des déboires de l'euro pour retrouver une fois de plus son statut de valeur refuge pour les investisseurs inquiets.
"Non seulement le billet profite de l'augmentation de l'aversion au risque, mais des indicateurs américains meilleurs que prévu se sont révélés positifs pour le dollar", a noté Samarjit Shankar, de BNY Mellon.
L'indice ISM d'activité dans la région de Chicago a progressé pour le troisième mois d'affilée, alors que les investisseurs s'attendaient à une baisse. Et l'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board a progressé en novembre.
Vers 22H00 GMT, la devise helvétique progressait face à l'euro à 1,3034 franc suisse pour un euro et cédait un peu de terrain face au billet vert à 1,0037 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique progressait face à l'euro à 83,63 pence pour un euro mais se stabilisait face au billet vert à 1,5561 dollar.
La monnaie chinoise a terminé à 6,6673 yuans pour un dollar contre 6,6603 yuans la veille.
Cours de mardi Cours de lundi
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22H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,2985 1,3121 EUR/JPY 108,61 110,56 EUR/CHF 1,3034 1,3119 EUR/GBP 0,8342 0,8424 USD/JPY 83,63 84,25 USD/CHF 1,0037 0,9996 GBP/USD 1,5561 1,5574