Les retraites complémentaires obligatoires, gérées par l'Agirc (cadres) et l'Arrco (tous les salariés du privés), occupent une place importante dans le système français et représentent pour certains retraités plus de la moitié de leur pension globale.
LE POIDS DES COMPLEMENTAIRES - Elles représentent en moyenne dans le privé environ 30% de la pension globale des non-cadres, et 55% de celle des cadres. En 2009, les deux régimes ont versé plus de 62 milliards d'euros d'allocations, près d'un quart des dépenses vieillesse en France.
La retraite Arrco concerne 18,5 millions de salariés et 11,3 millions de retraités, tandis que la retraite Agirc concerne 3,9 millions de salariés et 2,4 millions de retraités.
Longtemps excédentaires, l'Agirc et l'Arrco ont pâti de la crise économique et leurs perspectives financières ne sont pas bonnes. En 2009, l'Agirc a enregistré un déficit technique (différence entre cotisations reçues et prestations versées) de plus de 2 milliards d'euros. L'Arrco a en revanche enregistré un excédent technique positif (+0,9 md), mais en forte dégradation.
Les régimes disposent au total de réserves de plus de 80 milliards d'euros pour faire face aux difficultés.
LE FONCTIONNEMENT DE L'AGIRC-ARRCO - Les régimes Agirc-Arrco sont gérés par les syndicats de salariés et le patronat qui en définissent les règles. Ils fonctionnent par points et selon le principe de la répartition.
Plus de 40 caisses de retraite, réparties elles-mêmes au sein de groupes de protection sociale (comme Aprionis, Audiens ou encore Malakoff Mederic), mettent en oeuvre les retraites complémentaires.
LES COTISATIONS - Tous les salariés du secteur privé, y compris les cadres, cotisent auprès d'une caisse Arrco. En revanche, seuls les cadres cotisent à une caisse Agirc.
Pour l'Arrco, le taux de cotisation effectif est de 7,5% pour la tranche de salaire sous le plafond de la Sécurité sociale (2.885 euros), puis de 20% jusqu'à trois fois ce plafond.
Pour les cadres, la cotisation à l'Arrco est due pour la part de salaire située sous le plafond de la Sécurité sociale. Au-delà, jusqu'à huit fois le plafond de la Sécurité sociale, le taux de cotisation effectif est de 20,3%.
Ces cotisations sont réparties entre salarié et employeur.
Dans le régime Arrco, cette répartition peut varier en fonction des conventions collectives. Par défaut, la part due par le salarié est de 40% des cotisations, celle de l'employeur de 60%.
A l'Agirc, les règles sont plus complexes. Par exemple, dans la tranche de salaire comprise entre un et quatre fois le plafond Sécu, 62% des cotisations sont à la charge de l'employeur et 38% du salarié.
LES POINTS - Les cotisations permettent tout au long de la carrière d'acquérir des points, en fonction de leur prix d'achat fixé chaque année par les gestionnaires qui tiennent compte de l'évolution du salaire moyen.
Au moment du départ en retraite, ces points sont convertis en pension, en fonction de leur valeur de liquidation. Cette valeur, différente de celle d'achat du point, est revalorisée chaque année non pas en fonction de l'évolution des salaires, mais de celle des prix.