L'euro est tombé sous 1,34 dollar mardi, pour la première fois depuis deux mois, sous la pression des craintes de contagion de la crise de la dette publique de l'Irlande à d'autres pays, alors que le dollar profitait de tensions géopolitiques.
Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,3364 dollar contre 1,3622 dollar lundi à la même heure, à son niveau le plus faible depuis deux mois.
Face à la monnaie japonaise, l'euro chutait à 111,14 yens contre 113,45 yens lundi soir. Descendu jusqu'à 110,76 yens, il a retrouvé des niveaux de faiblesse plus vus depuis mi-septembre.
Le dollar perdait un peu de terrain face au yen à 83,16 yens contre 83,29 yens lundi soir.
Le parcours de l'euro lundi, d'abord en hausse puis à la baisse, "a démontré que les tentatives de replâtrage des failles de la zone euro devenaient de plus en plus difficiles", a estimé Jane Foley, analyste chez Rabobank.
"Le contraste avec la réaction des marchés à la suite du sauvetage de la Grèce au printemps est brutal: le marché ne veut pas se laisser duper", a ajouté l'analyste.
Comme le marché l'avait anticipé, l'Irlande, en grande difficulté budgétaire, a demandé de l'aide à la communauté internationale, dont le montant total pourrait atteindre 80 à 90 milliards d'euros.
"Avec un contexte politique tendu en Irlande, l'incertitude devrait continuer à dominer (les échanges) pendant un certain temps", a prévenu Michael Hewson, analyse chez CMC Markets, alors que la division au sein même de la coalition gouvernementale menace le vote d'un programme d'austérité.
Les risques de contagion de la crise irlandaise à d'autres pays en proie à de graves difficultés budgétaires plombaient aussi l'euro, les inquiétudes des investisseurs se concentrant sur le Portugal et l'Espagne.
En effet, "le Portugal est prompt à affirmer qu'il n'aura pas besoin d'aide, tout comme la Grèce et l'Irlande l'avaient fait en leur temps, ce qui suggère qu'il est probable que le pays finira également par avoir besoin d'un plan de sauvetage", a observé M. Hewson.
De son côté, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a déclaré que l'avenir de la monnaie unique se jouait avec la résolution de la crise budgétaire de l'Irlande, et la chancelière Angela Merkel a jugé que la zone euro était "dans une situation extrêmement sérieuse".
Par ailleurs, le dollar, considéré comme une valeur refuge, recevait un coup de pouce d'une montée de tensions géopolitiques en Asie alors que des tirs d'obus nord-coréens ont touché mardi une île de Corée du Sud.
"Dans le monde des monnaies, le dollar américain ressemble à un océan de calme, avec le dollar canadien, le franc suisse et le yen comme autres ports d'attache, à peu près dans cet ordre", a expliqué Alan Ruskin, de Deutsche Bank.
La publication des minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale en début d'après-midi aux Etats-Unis n'a pas vraiment changé la donne.
Les minutes comportent "des indications que la Fed n'était pas sûre des bénéfices et des coûts des mesures d'assouplissement" et qu'elle a reconnu qu'elles pourraient mettre le dollar sous pression, a souligné M. Ruskin.
"Rien pour entraver la course vers la +qualité+ du dollar", a ajouté l'analyste.
Vers 22H00 GMT, la devise helvétique progressait face à l'euro à 1,3329 franc suisse pour un euro, mais baissait face au billet vert à 0,9969 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique gagnait du terrain face à l'euro à 84,68 pence pour un euro, mais baissait face au billet vert à 1,5775 dollar.
La monnaie chinoise a terminé à 6,6439 yuans pour un dollar contre 6,6429 yuans la veille.
Cours de mardi Cours de lundi
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22H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3364 1,3622 EUR/JPY 111,14 113,45 EUR/CHF 1,3329 1,3483 EUR/GBP 0,8468 0,8534 USD/JPY 83,16 83,29 USD/CHF 0,9969 0,9896 GBP/USD 1,5775 1,5956