L'adoption de la réforme n'a pas signé la fin du Conseil d'orientation des retraites (COR), qui va poursuivre son travail d'expertise et qui s'est même vu confier de nouvelles missions, ont souligné jeudi les intervenants d'un colloque marquant les dix ans de cette instance.
Créé en 2000 par Lionel Jospin, alors Premier ministre, le COR est une instance indépendante composée de représentants des partenaires sociaux, des parlementaires et de l'Etat. Il a un rôle d'expertise et de consultation.
Ses copieux rapports en début d'année ont notamment permis de poser la toile de fond financière de la concertation qui a précédé la réforme des retraites.
"Le COR a permis au débat de s'appuyer sur des données chiffrées fiables", s'est félicité son président, Raphaël Hadas-Lebel.
Il "est devenu un élément du débat public", a aussi estimé Jean-Christophe Le Duigou (CGT), tandis que Jean-Louis Malys (CFDT) l'a jugé "maintenant incontesté du point de vue du diagnostic". Pour l'avenir, le COR doit faire davantage "de pédagogie en direction des citoyens", a jugé Danièle Karniewicz (CFE-CGC).
Une pédagogie à renforcer également pour les gouvernants, a estimé le représentant du Medef, Jean-François Pilliard, qui s'est dit "effrayé par le niveau d'approximation parfois de ceux qui sont amenés à prendre les décisions".
Le rôle d'expertise du COR va se poursuivre. Il continuera notamment à fournir des rapports sur les perspectives des régimes de retraite et le niveau de vie des retraités.
La réforme lui a déjà confié trois nouveaux rapports, dont l'un dans un délai d'un an sur les transferts de compensation démographique entre régimes.
Elle lui a aussi attribué un nouveau rôle: après 2013, il devra chaque année formuler un avis sur l'évolution de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein.
Des participants au colloque ont toutefois fait part de leurs doutes sur la place future du COR face au nouveau "comité de pilotage des régimes de retraite" crée par la réforme, à la composition quasi-identique.
"Il faudra éviter que ça doublonne avec le COR", a estimé M. Hadas-Lebel, jugeant que le comité de pilotage, présidé par le ministre en charge des retraites, serait peut-être le "lieu d'un débat moins consensuel".