Les entreprises commencent à tourner au ralenti car le personnel peine à se rendre au travail, surtout en zone rurale, et redoutent des arrêts de production d'ici une semaine en cas de poursuite des grèves et des problèmes d'approvisionnement, a déclaré mardi la CGPME.
"Le personnel commence à avoir du mal à arriver sur le lieu de travail, c'est un problème immédiat", a affirmé à l'AFP le secrétaire général de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) Jean-Eudes du Mesnil du Buisson.
Selon lui, le problème est moins aigu en Ile-de-France, où "les transports en commun semblent repartir à peu près", "mais dans les zones où les gens arrivent en voiture, il est réel et immédiat".
Par ailleurs, la CGPME estime que les entreprises commencent à avoir "une difficulté d'approvisionnement" due au début de pénurie de carburant, car "de plus en plus de sociétés travaillent avec des stocks limités et ne se réapprovisionnent qu'au fur et à mesure".
"Si ça devait continuer, on risque assez vite, d'ici la semaine prochaine, d'avoir un ralentissement ou des arrêts de production à droite et à gauche", a prévenu son secrétaire général.
"Il y a aussi des secteurs qui subissent des conséquences immédiates quand il y a un ralentissement de l'activité, comme la restauration et l'hôtellerie, le commerce de détail, les loisirs, etc", a-t-il ajouté. "Dans ce cas, le chiffre d'affaires perdu le jour de grève n'est pas rattrapé le lendemain."
Face à ces problèmes, le président de la CGPME Jean-François Roubaud a appelé mardi, sur Europe 1, les syndicats à mettre fin au conflit sur la réforme des retraites.
"Je lance un cri d'alarme, parce qu'on n'a pas les moyens aujourd'hui, après la crise économique que nous venons de vivre (...) de pouvoir supporter des grèves qui durent longtemps. Donc il faut vraiment que ça s'arrête très vite", a-t-il plaidé, tout en estimant qu'il était "encore top tôt" pour établir un bilan chiffré des pertes pour les entreprises.