L'Australie a fermement rejeté lundi les appels à affaiblir sa devise afin d'aider ses exportations, après que le dollar australien a atteint brièvement la parité avec le billet vert en fin de semaine dernière.
Affaiblir artificiellement la devise australienne inquièterait les partenaires commerciaux du pays et mettrait en danger la confiance du monde dans son économie, a estimé le Trésorier Wayne Swan devant le Parlement.
"La conséquence serait bien évidemment une hausse de l'inflation, puis des taux d'intérêt, et avec cela un effondrement de la confiance dans la gestion de l'économie australienne", a déclaré Wayne Swan. "Je pense que c'est plus sérieux que cela, je pense que c'est dangereux".
Le Trésorier a déclaré "comprendre très bien" qu'un dollar australien fort puisse freiner le tourisme, le secteur manufacturier ou l'agriculture, mais "toute action pour abaisser artificiellement la valeur de notre devise encouragerait également des mesures de représailles de la part de nos partenaires commerciaux, et ce n'est pas quelque chose dans l'intérêt de nos exportateurs".
Le dollar australien avait atteint la parité avec le dollar américain vendredi soir, pour la première fois depuis 1983, lorsque les autorités australiennes avaient décidé de laisser leur devise flotter.
Il s'est depuis quelque peu affaibli mais reste très proche du niveau de parité (99,26 US cents lundi matin).
Le dollar australien a gagné plus de 20% face au billet vert depuis juin, soutenu par la faiblesse du dollar américain, une hausse des prix des matières premières --secteur clé de l'économie australienne-- et la hausse des taux d'intérêt.
L'Australie affiche une croissance annuelle d'environ 3,3%, alimentée notamment par ses exportations de minerais de fer et de charbon vers les pays asiatiques en plein boom économique, dont la Chine. Elle a ainsi été l'un des rares pays développés à éviter la récession provoquée par la crise financière de 2007/2008.
L'Australie n'est pas partie prenante dans la "guerre des monnaies" qui agitent plusieurs grands pays, soucieux d'affaiblir leurs devises afin de favoriser leurs exportations.