Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé jeudi qu'il allait formuler des propositions après la journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites de samedi afin que le chiffrage de manifestants annoncé par la police ne "puisse plus être contesté".
Le nombre de participants aux manifestations donne lieu, régulièrement et depuis des décennies, à une bataille de chiffres entre les syndicats et le gouvernement, avec des écarts allant parfois du simple au triple.
Lors de la dernière journée de mobilisation mardi, les organisations syndicales CGT et CFDT avaient annoncé 3,5 millions de manifestants à travers la France, et le ministère de l'Intérieur 1,2 million.
Face à une telle divergence, "je formulerai, après la journée de mobilisation de samedi, des propositions concrètes afin qu'à l'avenir les décomptes incontestables de la police ne puissent plus précisément être contestés", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Le ministre de l'Intérieur, invité de l'émission Grand Jury RTL/Le Figaro dimanche, a refusé de dévoiler le contenu de ces propositions.
"Il y a en France un droit absolu à manifester, il doit y avoir aussi désormais une confiance dans la police, dans sa manière de compter. Et je pense que c'est cela, vivre dans une démocratie apaisée", a-t-il ajouté.
"Ce qui est en jeu, c'est moins la fiabilité reconnue des méthodes de la police que la capacité de notre société à faire confiance à des chiffres établis de manière sincère, précise et loyale par la police", a estimé le ministre de l'Intérieur.
Le débat existe au sein même de la police. Le secrétaire général du syndicat Unité police SGP-FO, Nicolas Comte, avait affirmé récemment que lors des manifestations, "le nombre compté sur le terrain par les policiers n'est pas toujours celui communiqué" par leur hiérarchie, pour cause d'"enjeu politique".