L'intersyndicale du Calvados a qualifié mercredi d'"agression policière" le recours à des gaz lacrymogènes en "tir tendu" par les forces de l'ordre mardi pour repousser des manifestants devant un local du Medef à Caen, qui a fait un blessé.
"Nous condamnons l'agression policière et les arrestations", indiquent les syndicats CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FSU FO, Unsa et Solidaires dans un communiqué commun. "Le pouvoir a ainsi consciemment mis en danger les jeunes et pris le risque de les blesser par tir tendu", ajoute le texte.
La préfecture a confirmé un jeune "blessé léger" parmi les manifestants devant le Medef mardi, sans plus de précisions. Selon la CGT, la victime souffre d'une "fracture du crâne" et a "huit points de suture".
Mardi, un photographe de l'AFP avait vu un jeune manifestant s'effondrer après un tir de grenade lacrymogène. Il avait été ensuite évacué, conscient, un bandage et du sang sur la tête, selon la même source.
Selon Thierry Lepaon, secrétaire régional de la CGT, le jeune "a pris une cartouche à la suite d'un tir tendu de bombe lacrymogène. Il a été procédé à un acte interdit par la réglementation policière", seuls les tirs en cloche étant autorisés.
"Il a saigné abondamment. Heureusement un médecin était à ses côtés et l'a soigné et il a pu être évacué par des militants puis par les pompiers. Les tirs tendus sont dangereux, on peut y perdre un oeil", s'est-il indigné.
L'incident s'est produit alors que des manifestants jetaient des tomates, des oeufs, des canettes et un pétard vers les CRS.
Selon la préfecture, une personne de 25 ans a été interpellée et se trouvait toujours en garde à vue mercredi matin.